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24/02/2015

L'imaginaire néfaste de Macron

shutterstock-92-2c6df094301-original.jpgJ'avais commencé cette note deux heures avant que l'atrocité de Charlie ne survienne. Evidemment, tout s'est arrêté et je n'avais pas vraiment le coeur à écrire mon dégoût pour notre ministre de l'économie, enseveli d'un coup d'un seul par l'infinie tristesse qui m'animait. Un mois et demi plus tard, je retrouve cette ébauche alors que la situation a bougé depuis, au-delà de mes craintes avec le passage en force du premier ministre pour sauver la soldat Macron.

Nous ne sommes sans doute pas au bout de nos surprises, puisque le conseil du PS ce soir doit décréter des sanctions contre les hérétiques qui ont osé s'opposer à ce projet de loi. Pire, à l'avenir, ce crétin de Luc Carvounas (sénateur afilié à Valls) voudrait que désormais les parlementaires s'engagent à voter tous les textes par avance. Notamment celui à venir sur le dialogue social qui s'annonce nauséabond. Avant que le pire ne soit certain, revenons sur le passé. 

Avec un amendement voté en loucedé et condamnant les attaques au "secret des affaires", un texte censé préserver l'espionnage industriel mais contre lesquels les journalistes furent vent debout, un texte dégageant purement et simplement l'obligation de négocier des licenciements devant les prud'hommes (un administrateur suffira) la protection de toute fortune des entrepreneurs en cas de faillite... Tiens, arrêtons nous sur celle-là : ils veulent, ils clament, ils brâment qu'ils aiment le risque, les entrepreneurs, mais pas au point de perdre des billes. On privatise les profits, on socialise les pertes. Voilà l'esprit Macron résumé en une formule. Macron the american. Lorsqu'il déclarait à Elkabach "je veux que les jeunes français aient envie de devenir milliardaires, il n'était ni de gauche, ni de droite (ils n'oseraient pas) : mais bien yankee". Et c'est là le drame, Macron fait sauter des digues invisibles, des digues culturelles. Pour lui les chômeurs doivent se bouger et quand on veut, on peut parvenir au sommet. Une autre passée inaperçu, mais alors que JJ Bourdin lui demandait s'il était riche, il a répondu "malheureusement non". Bah voyons coco, qui a gagné 2 millions en 2 ans et plafonne depuis à un poisseux 15 000 balles par mois. Il n'est pas riche, il survit... 

Voilà la nouvelle gauche, qui ne vaut pas mieux en l'espèce que Copé et son "si on garde les tocards qui se contentent de 5 000 balles par mois, on y arrivera pas". Cette gauche ne représente qu'elle même, 5% aux primaires dont sans doute un certain nombre de militants UMP zélés et apeurés par l'arrivée de Montebourg ou Aubry. Voilà où nous sommes tombés en deux ans et demi. Et les auteurs de ce hold up idéologique vont désormais braquer la majorité de gauche en disant : vous signez notre loi de suppressions des seuils sociaux refusée par tous les syndicats (comme la loi Macron) où on vous dégage. En même temps, c'est pas comme si on ignorait depuis longtemps que le principe de minorité agissante était fort opérant...