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10/11/2015

Quand l'accélération nous masque certaines avancées

president2527s1.jpgHier, je lisais le numéro 1 du trimestriel Usbek & Rica, extrêmement sympathique explorant le futur et qui m'a commandé pour prochainement un article. Le numéro 1 date de l'été 2010. La préhistoire, en termes d'Iphone et de FUSAC chez les licornes. Il y a quelques minutes, pour l'histoire. Or, en lisant leur article "la démocratie, une idée neuve", leur illustration m'a saisi. On y voit une équipe composée de foot des dictateurs (un peu à l'image de celle que j'ai retrouvé, mais avec une composition un peu différente) dont une bonne moitié manque à l'appel en 2015

Dans les buts, Khadafi et avant centre Than Shwe de Birmanie, balayé ce week end par Madame Paix. Le départ d'Hu Jintao (ailier droit, comme Valls) est anecdotique, l'ouverture en Chine ne pouvant être décrétée que par d'ultras optimistes. En revanche, le départ du capitaine de l'équipe et égérie (il était en couv') du magazine Mahmoud Ahmadinejad est bien réel. L'Iran s'ouvre, se détend, reprend part au concert des Nations et avance à très grands pas vers un modèle de démocratie classique. Enfin en défense, Raul Castro a signé la fin du blocus avec les Etats Unis, s'il est encore très prématuré de parler de Cuba comme d'une île politiquement ouverte, nous ne sommes plus aux heures les plus fermées de l'île. Vous me direz ça fait 3 départs véritables et un assouplissement. OK, mais sur le banc de touche on retrouvait aussi Ben Ali, Moubarak et Gbagbo, tous remplacés depuis par d'authentiques démocrates.

6 changements, concernant près de 300 millions d'habitants (l'Egypte, l'Iran et la Birmanie en concentrant plus de 200 à eux trois...), soit 5% des habitants de la planète et 10% de ceux qui vivaient sous un régime dictatorial. En 5 ans. Et nos journaux n'ont pas une ligne là-dessus. Oublié le "printemps arabe", la "révolution de Jasmin", on ne parle plus que des "cohortes de migrants". 5 ans après, ou en étions nous ma bonne dame au 14 juillet 1794 ? On ne peut pas dire qu'un régime pacifié, débarrassé des oripeaux de la monarchie absolue, régnait en maître. Or, je me désole qu'aucun de nos dirigeants n'arrive à saluer ces nouvelles avec un peu plus d'ardeur, pour la bonne et simple raison que les bonnes nouvelles mondiales ne se traduisent pas dans les urnes. Hurler aux périls, montrer la fermeture (réelle) de la Turquie, agiter l'épouvantail Russe qui soutient Bachar (et qui est soutenu par le FN, alors c'est payant) voilà qui vous vaudra des laudes et permettra d'être écouté avec bienveillance dans un salon médiatique respectable comme, mettons "l'esprit du monde" de Philippe Meyer. Eux qui se veulent des esprits raisonnables et au dessus de la mêlée (c'est ainsi qu'ils se présentent, les bougres) feraient bien de relire quelques colonnes d'il y a 5 ans à peine, d'il y a 5 ans déjà, et y noter quelques progrès. Après tout, libre à eux de continuer à vociférer, mais dans ce cas, qu'ils réalisent que l'homme politique arguant que le monde allait mieux avec Khadafi et Saddam Hussein est Donald Trump. Sans doute un autre esprit au dessus de la mêlée injustement ignoré...