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11/10/2016

A mes amis qui lisent l'Obs : la honte c'est Hollande/Valls, pas Juppé.

Ashamed.jpgDans un réflexe unanime, nombre de voix à gauche s'élèvent pour hurler contre leurs congénères qui souhaiteraient aller voter Alain Juppé, lors de la primaire. Attention, hein, on ne parle pas de faire campagne, de s'emballer pour des arguments, de sous-peser des programmes. Non, on a lu toutes leurs recettes, depuis la soupe libérale classique au véritable poison. Aussi, lors du premier tour et de l'affrontement entre les 7 candidats, la réponse est simple : qu'ils se démerdent. Aucun n'atteindra les 50% et nous aurons donc encore à souffrir un second tour. 

Et c'est là le problème. Eu égard à sa campagne de basse exaltation des instincts grégaires, Sarkozy sera au second tour. Et il n'y a plus grande différence entre Donald Trump et l'ex président en campagne. Economiquement "le candidat du peuple" comme Trump, propose l'enfumage : quand il propose l'exonération des droits de succession jusqu'à 400 000 euros, il s'adresse à qui ? C'est pas sérieux... Sur les thèmes sécuritaires et identitaires, qui constituent 99% de son programme, récemment un journal libéral allemand expliquait que Sarkozy dépassait Marine le Pen sur sa droite. S'il venait à l'emporter, nous foncerions donc en klaxonnant vers un second tour extrême droite / droite extrême. Youpi... Personnellement, je rêve de me tromper : si le second tour oppose Bruno le Maire à Alain Juppé, je n'irai pas voter. Je m'en fous, moi, de la droite, qu'ils se débrouillent. Mais là, comme j'ai voté Jacques Chirac en 2002 pour faire barrage au Front National, j'irai voter contre un démagogue infâme qui propose un référendum manipulé contre "les centaines de milliers de personnes migrantes bénéficiant chaque année du regroupement familial" alors qu'il s'agit de 12 000 personnes pouvant l'obtenir après 18 mois de résidence minimum sur le territoire et des revenus supérieurs à 800 euros par mois permettant de trouver un logement à la famille arrivant. Sarkozy le sait très bien, mais cette réalité ne cadre pas avec la vision qu'il souhaite vendre de grand envahissement.  

Aussi, chers amis, votre argument "mais Juppé propose un programme de droite" vous êtes mignons, mais j'étais au courant, c'est un peu le principe d'une primaire de droite, en fait. Le problème vient bien de l'autre côté de l'échiquier politique et ne pas le voir relève de l'ophtalmologie, voire de la psychiatrie. Le problème c'est que nous sommes à la fin du quinquennat et que tout ce qu'il y a à sauver est "ils proposent pire en face". Vraiment ? Sur la transition écologique, sur l'urgence sociale, sur la révolution démocratique, qu'avez vous fait ? Plus d'allègements fiscaux que sous dix ans de droite avec le CICE plus le pacte de responsabilité, ceci sans influence sur le chômage. La double peine sociale, donc. Aucune inflexion de la part du nucléaire ou d'incitation à consommer autre chose que du pétrole. La jolie photo de famille de la COP 21 ne peut décemment tenir lieu de bilan écologique du quinquennat. Reste la démocratie, où l'on voit des amis de Valls (le Sénateur Luc Carvounas) qui ont déposé des amendements pour revenir sur le cumul des mandats et d'autres amis de Valls (le député Carlos da Silva) qui se sont levés la nuit pour voter dans une Assemblée déserte un amendement favorable aux lobbys financiers et empêcher le reporting par pays, ainsi que l'exigeait les ONG engagées pour la transparence fiscale... Ajoutez la loi sur le renseignement, le fait d'accoler "ministère de l'agriculture" et "de l'agroalimentaire" c'est à dire de câliner davantage la FNSEA que les exploitants individuels. Voilà le bilan. C'est ça la honte.

Aussi, quand je vois des éditorialistes de ce torchon de l'Obs donner des leçons aux électeurs de gauche en leur disant "attention camarade", je leur dis "ok les copains. Pour m'empêcher d'aller accomplir un petit devoir bêtement démocrate, montrez moi que j'ai tort en publiant les progrès enregistrés sous le quinquennat". On se retrouve dans l'isoloir le 27, hein. Sans rancune, mais avec une infinité de regrets...