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07/07/2020

Le macronisme est une filmographie de Lelouch

Comme le Covid 19, le macronisme alimente beaucoup de chroniques quotidiennes, d'essais cliniques ratés (les municipales) de fake news (il y aurait des macronistes de gauche), d'espoirs (il pourrait se réinventer), mais au final, c'est une belle saloperie de droite dont tout le monde redoute que la prochaine vague soit plus meurtrière encore. 

En écoutant Alexis Kohler (que ses conflits d'intérêts grands comme un porte-avion n'ont pas chassé du secrétariat général de l'Élysée) décliner la composition du nouveau gouvernement, je me suis dit que vraiment, le macronisme était une filmographie de Lelouch. Comme lui, il a, au culot et malgré un passé navrant (le CICE, l'extase devant Uber, la loi sur les autocars, le bilan du conseiller économique et ministre Macron n'est pas emballant emballant...) réussi un coup de maître : "un homme et une femme" pour l'un, écarter la brute (le Pen) et le truand (Fillon) pour faire rentrer le bon petit à l'Élysée, pour l'autre. Ce joli coup de jeunesse reste une anomalie de carrière dans les deux cas.

Depuis cinquante ans, Lelouch multiplie les navets avec une constance, une régularité, une abnégation et une incapacité à remettre en question son cinéma qui force, si ça n'est le respect, du moins l'admiration. Macron l'imite sur trois années seulement, car tout s'accélère. Et quand ils touchent le fond, ils tentent des coups de casting, pour renouer avec leur glorieux premier coup. Lelouch a fait "un homme et une femme, vingt ans après", et aussi "les plus belles années d'une vie", troisième volet cinquante ans après ; dans le macronisme, ça serait le grand débat qui se voulut une reprise de la Grande Marche de 2016-17 et le chimérique "acte 2" qui n'en finit pas de ne pas revenir.... Lelouch a aussi prétendu s'être fait voler un scénario, forcément génial ; Macron avait une révolution sociale et écologique, empêchée par le Covid... Et puis il y eut "homme femme, mode d'emploi" avec Bernard Tapie et Ophélie Winter qui n'est pas sans rappeler les choix d'hier avec Eric Dupond-Moretti et Roselyne Bachelot...    

Depuis cinquante ans, Lelouch désespère critiques, producteurs et spectateurs, de n'avoir pas su se taire après une belle première inspiration. Macron nous aura lassé, du grand public jusqu'à ses fans, en trois ans seulement. Deux années de chabadabada supplémentaires, ça va être infiniment long.