Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

17/10/2009

Ne marchez pas dans la mode...

"Femme, mets toi en jean ou reste nue mais ne marche pas dans la mode ça porte malheur" soupirait Desproges de dépit après avoir entendu parler un chiffonnier (Lagerfeld, Saltani ou autre....) expliquer doctement que le corps de la femme devait s'adapter à ce que l'on mettait dessus et que quand même, la sape fait tourner le monde.

Jeudi, je m'en allais au lancement d'une revue culturelle ET intelligente (le magazine Standard), accompagné de l'un de ses plus brillants chroniqueurs, bloggeur impertinent et romancier faussement poli. Nous n'eûmes aucun mal à trouver les autres membres de cette belle aventure éditoriale, ils faisaient tache au milieu d'une faune bigarrée, voix trop bruyantes, fringues trop flashy, trop destructurées, trop osées, trop tout. Et pour cause, nous étions dans leur Mecque: l'IFM.

L'Institut Français de la Mode, dévisage les bords de la Seine au près d'Austerlitz. Il réussit la rare prouesse d'être plus moche que le siège de banque auquel il fait face. C'est une verrue dans la ville. Une verrue en verre futuriste qui enchante une foule toujours plus nombreuse, pressée et oppressante qui pratique le name droping en buvant de la vodka grenadine. Nous quittâmes prestement les lieux pour trouver un rade, mais le quartier trop propre n'a plus de troquet, nous optâmes pour un bar, à regret.

En rentrant je pensais à toutes ces couvertures de journaux sérieux, tous ces dossiers consacrés aux PDG les mieux habillés au look des politiques, à Jean Sarkozy qui se coupe les cheveux pour faire sérieux et respectable, Lang qui met du Mao pour marquer l'entrée dans l'ère révolutionnaire, Valls une cravate rouge pour se gauchiser. Je repensais au type de Thomson viré pour être venu au travail en bermuda, au cour d'école ou on moque l'absence de marque.... Je pensais à toutes ces émissions de télé où des coachs viennent refaire votre intérieur, votre penderie et parfois vos dents pour que vous repreniez la vie comme un ouinner, et aussi tous ces plateaux de télés Gattaquesques où les consultants de football ressemblent à de jeunes auditeurs ou banquiers et les jeunes chez Taddei à de jeunes Brummel qui marquent leur rébellion en santiags Cerruti et crinière folle Franck Provost. J'y pensais tant qu'en me couchant j'étais presque angoissé à l'idée de savoir comment je m'habillerai le lendemain...

Le lendemain, j'écoutais avec bonheur François Morel sur France Inter. En l'ayant vu sur dailymotion, je constate qu'il est peut être le plus mal attifé des chroniqueurs du PAF. Il est sans conteste l'un des plus brillants malgré tout. Ouf...

Demain, nous verrons si pour cesser de broyer du noir, il faut aller voir les sombres toiles de Soulages.

Commentaires

Le lieu n'était pas le même (c'était la Frankfurter Buchemesse) mais l'origine de la réflexion, en revanche, oui : partout, dans les allées, sur les stands, vraiment partout, il n'y avait que des hommes en costumes noirs (ou gris, pour les plus originaux). Effrayante uniformité.
De là à dire que les discours se ressemblaient aussi...

Écrit par : Laurent | 18/10/2009

Les commentaires sont fermés.