Liberte non surveillee

Beaucoup de petits bobos français parlent de Sarkozy comme d un facho. Vu du Bresil, qui s est cogne trente ans de dictatures dont de nombreux retraites ou meme pas portent encore les stigmates (la candidate de Lula en fin d annee a etet torture dans sa jeunesse) c est une insulte au bon gout.

A Joao Pessoa paisible petite ville de 400 000 habitants en bord de mer avec plages paradisiaques, nous nous faisons guider par une jeune sociologue joviale. Elle a epouse un Francais et fait une these comparant l econonmie solidaire dans les deux pays. Elle parle de Paris ou elle a achete un appartement, de Sarkozy qui a vraiment durci les conditions pour les etrangers, de sa "journee de chien annuelle" pour faire renouveler ses papiers. Elle ne veut pas rester pour tout ca, aine trop le Bresil ses racines, les gens. Nous, on aurait du mal a quitter la France, fut elle gouvernee par Erostrate, alors...

Le soir, apres quelques caipi sur la plage, nous rentrons a l hotel en faisant un detour pour contourner les deux rues mal famees. Son hotel est a 15 minutes a pied, pourtant, elle prend un taxi. Elle me confesse alors "vous ne savez pas ce que c est, partout, il faut faire attention. ON vit avec ces reflexes tout le temps. C est a Paris que j ai decouvert la liberte de pouvoir me promener". Nous restons un peu mals, patauds et honteux de pouvoir toujours prendre des taxis. Je pose alors une question a mon acolyte de toujours "et quid de ceux, la tres large majorite, qui ne peuvent se payer des taxis?'. Il repond avec un laconisme brillant "ils n ont de toute facon plus rien a perdre"...