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10/01/2012

La culture passe l'oral mais est recalée à l'écrit...

Unknown.jpegEtonnante "pratique culturelle" des français. Consommation serait plus exact que pratique, mais je vais encore passer pour un ronchon. Bref, cette tendance se situe à l'inverse de ce qui se passe dans un examen classique : elle les accepte à l'oral mais les recale à l'écrit. C'est ce que nous apprend une vaste étude du ministère de la Culture, reprise dans le Monde et dont l'auteur, Olivier Donnat, sociologue, donne quelques pistes là : http://www.lemonde.fr/culture/article/2012/01/07/ces-prat... 

Que nous apprend ce vaste document ? Que les français pratiquent d'avantage de la musique ou une autre activité musicale. C'est la seule bonne nouvelle. La mauvaise est l'énorme gifle prise par la lecture quotidienne de la presse qui a baissé de moitié. Pour le reste, cette enquête est surtout désespérante de nullité ou de médiocrité c'est selon pour les chiffres qu'elle fait ressortir.

A 35 ans d'écart (1976, le tournant Barre ?), elle nous apprend qu'on lit toujours de la même façon, puisque 70% des français lisent un livre par an au moins. Comment peut on écrire une telle ineptie, une telle bêtise, un tel non sens ? 1/ Dans un pays où la scolarité est obligatoire jusqu'à 16 ans, ça fait tout de même 30% des français qui ne lisent pas un livre par an... A part le manque d'intérêt, ça prouve l'ampleur aussi, de ceux qui ont un problème avec la lecture et le manque de conviction à combattre ce fléau. 2/ Quand bien même ils lisent un livre, si c'est Indignez-vous, le temps passé à lire est faible. Et je ne parle même pas de la qualité, trop subjectif, mais lire du Musso ou du Foenkinos toutes les semaines, est-ce bien raisonnable quand on cherche à s'élever l'âme ou découvrir le monde ? Ca veut tout chiffrer et ça peut même pas nous renseigner avec fiabilité... Pour le AAA y a du monde, pour une analyse au scalpel des français et l'écrit, repassez et pas seulement les chemises.

On apprend aussi que les musées sont plus fréquentées. Très bien. Vraiment. Mais quid du détail ? Orsay ou Branly rendus irrespirable de surpopulation à grands renforts de publicité par l'événementiel quand le sublime fond permanent de Marmottan n'est pas visité, elle est ou l'analyse ? De plus, si j'aime écumer les musées, je ne le dois certainement pas à l'école et on ne peut pas dire que les initiatives privées d'éducation fleurissent partout. Les RP, l'événementiel et les symposiums et cocktail, oui, l'éducation au beau et au goût, que dalle.

On apprend que les concerts ont doublé, superbe ! Mais devant des prix de concert prohibitifs ne faut-il pas craindre que cela signifie que les concerts les plus fréquentés sont ceux de potes, gratuits ? On peut (on doit ?) se féliciter de ce que cela signifie une reprise de sortie, on peut déplorer le caractère de moins en moins abordables de certains types de spectacles. Ce d'autant que lorsqu'on descend dans le détail, on voit que la fréquentation de ces spectacles l'est majoritairement par les plus anciens. Pas uniquement parce qu'ils ont plus le temps, mais également car leur train de vie le leur permet. Les jeunes, eux, se rabattent sur Internet, la radio et la télé. Or, l'étude n'aborde pas assez la question du coût de la culture dans une étude portant sur la démocratisation de la culture, c'est étrange...

Enfin, l'étude nous apprend que 98% des français regardent la télévision et 90% écoutent la radio. Là encore, on aimerait pouvoir descendre quelque peu dans le qualitatif. On retiendra tout de même cette gifle de l'écrit, cette impatience devant l'écrit auquel on préférera l'événementiel. Une gifle d'autant plus étrange que l'étude souligne une consommation culturelle infiniment plus forte chez les célibataires. Mais ceux-ci sortent pour fuir et ne restent pas seuls à lire. C'est dans ce genre de cas que je me dis que je ne comprends pas tout à ce qui m'entoure. Seul, j'aimais à en profiter pour comprendre comment vivent les autres ; je les rejoignais par une mise à l'écart volontaire plutôt que de m'en éloigner par la promiscuité contrainte. Castor, toujours en retard d'une tendance... C'est sans doute mieux comme ça...

Commentaires

En réalité, ce ne sont pas les musées que les Français consomment, mais les expositions événementielles. Les musées de patrimoine qui n'ont pas les moyens d'organiser ces grands événements voient leurs fréquentations dégringoler ou au mieux stagner.
Une fois encore on ne parle que volumes et chiffres. Effectivement les expos du Grand Palais (Monumenta compris), Branly et Orsay réussissent à attirer des centaines de milliers de visiteurs mais quid du reste du territoire (de "la province") ?

Écrit par : Cecile | 10/01/2012

@ Cécile : merci de la précision !!!! C'est ce que je souhaitais souligner, en plus. Bisous

Écrit par : Castor Junior | 10/01/2012

Quelques manifestations de masse et le désert autour, en somme. Et si j'ai bien compris, les budgets culture des grandes villes suivent le mouvement, en privilégiant un ou deux grands événements (qui ramènent des gens dans les hôtels, cela dit, on les comprend un peu).

Écrit par : secondflore | 10/01/2012

Ce matin, dans une salle d'attente du XIXe arrondissement : 30 personnes, une seule avait dans les mains qqch à lire. Pour le reste, même pas un 20Minutes ou un Picsou Magazine.

Écrit par : secondflore | 10/01/2012

@ SF : oui, les grandes villes et autour le désert, c'est un peu ça... Pas même Picsou Magazine ? Pas même Mickey Parade ? Tout fout le camp...

Écrit par : Castor Junior | 10/01/2012

A castor junior : Bisous et non bisouX. Merci.

Écrit par : agathe | 11/01/2012

@ Agathe : pan sur le bec (avec un castor je n'ose dire autre chose) ! Merci, je corrige...

Écrit par : Castor Junior | 12/01/2012

Les commentaires sont fermés.