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22/11/2012

Gare à la droite qui vient

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Ne nous y trompons pas, même si les Dom-Tom nous sauve des serres de l'aigle meldois (et en attendant nous permettent de nous gondoler avec une pièce que Feydeau n'aurait pas osé, jugeant les rebondissements trop hénaurmes) le péril idéologique guette. Car enfin, soyons sérieux : 60% des militants tout juste sont allés voter et n'ont su se départager... L'étendue du désastre est colossale : c'est donc que 140 000 personnes, électeurs de droite engagés, ne se sont pas déplacés pour départager les deux impétrants. Que rien, dans la campagne et le discours de Copé ne les a choqué au point de se dire qu'ils sacrifieraient un bout de leur dimanche pour aller éconduire ce flibustier mal appris. Et parmi ceux qui ont voté, la moitié (un peu plus ou un peu moins, ce n'est un débat que pour eux) a approuvé les conneries sur les pains au chocolat, le racisme anti-blanc, la suppression de l'aide médicale d'état et autres joyeusetés...

Dans son numéro de septembre dernier, le Débat parlait de droitisation de la France et les derniers résultats ne peuvent que lui donner raison. A double titre, et c'est cela qui est le plus dangereux. D'abord, avec une gauche qui se droitise à tout berzingue (TVA sociale, compétitivité patronale, crédit d'impôt, suppression de postes dans la fonction publique et demain gaz de schiste) jusqu'à ne pas savoir faire respecter un principe d'égalité sur le mariage pour tous en parlant de "liberté de conscience" des maires... Ensuite, évidemment avec une droite qui se droitise à outrance. Car au-delà de la roulette russe entre les deux duettiste, la motion de fond arrivée en tête est la Droite Forte, de Guillaume Peltier ou Geoffroy Didier. Deux jeunes, là pour longtemps. Le premier est passé par le FN et Villiers, le second officiait auprès d'Hortefeux. Les commentateurs font bizarrement peu de cas de cette OPA aux relents d'OAS...

Or, une fois que la boîte de Pandore des digues républicaines est ouverte, on peut craindre le pire... Sarkozy a beaucoup parlé et n'a pas agi sur tout. Souvenons nous que dans sa campagne de 2007, il déclarait vouloir baisser les prélèvements obligatoires de 4 points en 5 ans, plus vite que Thatcher. Il n'en fit rien. Et s'il donna beaucoup de coups de menton devant les caméras au sujet des jeunes dans les halls d'immeuble, il n'a pas eu une politique sécuritaire plus dure que par le passé, juste plus absurdement médiatisée. Or, s'il est exclu qu'un Copé président applique le programme sécuritaire de Marine le Pen, on peut craindre en revanche qu'il passe vraiment aux choses tatchériennes sérieuses. D'abord sur les 35 heures. Là où Sarkozy a échoué aux yeux des militants de droite, Copé ne pourra se permettre à son tour de finasser et devra mettre un coup de guillotine à cette emblématique mesure. Le test grandeur nature de sa nature décomplexée auto-proclamé. Ensuite, la fascination de Copé pour les Etats-Unis pourrait le mener vers des décisions foutraques comme dézinguer vraiment l'hôpital public et l'éducation nationale en dérégulant franchement. Il en serait foutu. Supprimer le CDI et autres amabilités. Le péril n'est pas sur son opposition au mariage pour tous, dont il n'a en réalité que faire et qu'il ne modifiera jamais, mais bien sur les droits sociaux de tous...

Avec les pittbulls sans chaîne ni muselière, il n'y a pas 36 solutions : frapper le premier. Si la gauche continue de tenter d'amadouer ces nerveux en imitant le cri du MEDEF, ils vont se faire fracasser... 

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