02/12/2012
Le prévisible dégonflage de Montebourg
Florange. Ce devait être son dossier. Florange, ce feuilleton français où Sarzkozy s'est esquinté sa paire d'épaules volontaristes (il en a une autre paire, plus souples, qu'il porte plus souvent) devait marquer la résurrection du rêve politique français. Rêve de gauche, puisqu'Hollande s'y est rendu pendant sa campagne, pour une séquence émotion dont Laurent Binet a tiré quelques pages très émouvantes dans son "rien ne se passe comme prévu". Rêve de réindustrialiser un pays où ce type d'économie est moribonde. Le candidat désormais président l'avait dit, il ne voulait pas d'une France muséale que l'on viendrait visiter en dormant et mangeant bien. Il rééchanterait nos usines, nos magasins, nos lieux de production. Chaque fois, les passages les plus engagés de sa campagne était soufflé par Morelle, sa plume, ancien directeur de campagne de Montebour Arnaud. Clap de fin du rêve Montebourgeois, crashé comme une Golf en sortie de boîte en même pas six mois. Et malheureusement prévisible à outrance. Flash back.
Pendant la primaire socialiste, les journalistes les plus avisés (ceux qui avaient lu son opuscule consacré à la démondialisation) s'étonnaient de ce que Montebourg se présentât chez les socialistes et ne rejoignit pas le front de gauche. C'eut été logique. Le Front de Gauche, se rassemblement large où tous ceux qui sont pour une gauche de combat sont les bienvenus, moyennant une charte d'engagement que l'on pourrait résumer ainsi : toujours donner raison à Jacques Généreux contre Daniel et Elie Cohen (ou Michel Godet et Alain Minc, enfin on s'est compris). Dans le texte, Montebourg rentrait pile-poil, hélas, sa conception si haute de l'intérêt général qu'il expose sur tous les plateaux télé, ne pouvait attendre sa volonté si forte de faire aboutir son intérêt particulier avec un maroquin. Il l'a eu. Hollande lui a donné un cadeau empoisonné. Un truc foutraque, à l'image du sanguin ministre, où il pourrait faire étalage de son caractère et se piquer de mots. Le chien fou Montebourg avait un bel os à ronger : le Made in France. Il sortait se promener d'entreprises précaire en plan social, de brasero en salle de presse, frétillant de la queue et la truffe toujours impeccable. Bon Montebourg. Hélas, si Montebourg est le pittbull de gauche du gouvernement destiné à intimider le patronat et la finance, Ayrault et Hollande tiennent la laisse et le ramène à la niche quand bon leur semble. Florange en fut la plus éclatante et la plus humiliante illustration. Désormais Montebourg n'a guère le choix : soit il accepte son sort de chien battu mais au chaud, soit il brise ses chaînes et rejoins les prairies du Front de Gauche.
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