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01/10/2013

Que faire un dimanche, quand on est de gauche ?

L'actualité est au bug. D'SFR, des roms qui sont un bugs dans le logiciel Républicain, ou bug du travail dominical. Nous sommes censés avoir une loi, qui n'est pas celle des Etats-Unis, mais elle n'est plus tolérée par une majorité non silencieuse avide de consommation. Les débats actuels sur le travail du dimanche vont se prolonger longtemps et, selon son architecture actuelle, le PS ne peut en sortir gagnant. Pas que je veuille faire du PS bashing, mais le travail du dimanche est un dilemme de société : croyance libérales versus les autres. Le PS étant ce qu'il est, il cèdera. Bien vite, les arguments tournant en boucle sur le chômage auront raison des résistances idéologiques... Puisqu'il faut diminuer les chômeurs (sans tricher) au plus vite, pourquoi ne pas employer ceux qui le veulent, le peuvent, parfois les deux, le dimanche ? Et pourquoi pas la nuit, et à horaires contraints ? Une fois ces emplois à horaires spéciaux institutionnalisés, on trouvera bien quelque prétexte pour rogner sur le prix que l'on paie ces heures supplémentaires. Le débat sur le travail n'existant plus en France (ou alors par ricochet de faits divers, en parlant de souffrance au travail) celui sur l'emploi focalise tout et il ne peut durer dans le temps à un niveau aussi élevé. La digue du travail dominical tombera. Et après ?

Dans le monstre doux, Rafaele Simone expliquait le triomphe des droites en Europe, non pas par réalisme économique, plutôt par défaut : ils ont un projet. Certes en capilotade, certes déchiqueté, mais un projet. Plus rien de tel dans les gauches de gouvernement qui se succèdent. Malins, technos, ils déplacent les curseurs sociaux et fiscaux un peu plus à gauche, mais sans proposer d'alternative de société. Tous, jusqu'à Benoît Hamon, sont rivés sur la consommation pour propulser la croissance.

D'où la question : qui, à gauche, propose un coup de pied de dégagement ? Qui n'est pas rivé au sacro-saint PIB, AAA, et autres indicateurs d'une politique sans vision humaine. Ou est l'humanité dans le projet de gauche actuel ? Quels métiers, quelles carrières et gros mot, quelles vies derrière les emplois d'avenir ou de génération ? Toutes ces bandes d'arrêt d'urgence, tous ces emplâtres pour aigreurs libérales apaisent momentanément mais laisse le malade avec un ulcère aux douleurs folles... Plus personne ne propose rien, fors ce que Murray déplore dans Festivus Festivus, une vaste fête avec des créations sans fin d'événements : gym de ville, culture diverses et avariés... Tant qu'il n'y a pas d'alternative, et que le TINA Tatchérien l'emporte, les résistances continueront à agir de leurs côtés.

S'il cède sur le dimanche, les politiques abandonneront définitivement le repos aux marchands, de foi ou d'IPhone... Et ceci ajoute à la mélancolie d'octobre.

Commentaires

oui, castor du dimanche, je vous comprends. L'étau se resserre entre ceux qui travaillent la semaine et veulent consommer le dimanche et ceux qui sont à la ramasse économiquement et qui veulent travailler ces heures du dimanche pour arrondir leurs fins de mois. Bravo le sytème ! On est fait comme des rats (désolé pour le castor !). Il faudrait avoir à proposer autre chose qu'un temps chez Casto, Ikéa, Séphora et autres gais lurons. Bientôt d'ailleurs, travailler le dimanche sera comme travailler la semaine, pas payer plus, la routine, le quotidien. Je propose que l'on débaptise le dimanche pour marquer un coup symbolique...Décidément le temps de l'ennui du dimanche fait peur : on pourrait se mettre à penser.

Écrit par : marcelline roux | 02/10/2013

100% d'accord, mais il semblerait que cette opinion ne soit guère majoritaire, même très très très franchement minoritaire...

Écrit par : Castor | 02/10/2013

Je ne suis pas sûr que cette opinion soit "franchement minoritaire", ni même qu'elle soit minoritaire tout court. Les oppositions au travail le dimanche sont multiples (tant à gauche qu'à droite, pour des raisons toujours discutables), je crois que les libéraux sont finalement assez "seuls" dans ce combat même s'ils peuvent avoir des soutiens peu informés. Et encore je ne suis même pas sûr que l'on puisse parler de libéraux (en pratique si) vu que les "libertés" qu'entraîne la légalisation du travail le dimanche sont finalement très discutables sur le plan national (une déréglementation induisant finalement plus de contraintes que de libertés, même si à présent ce sont ceux qui profiteraient de libertés qui parlent).

Le débat sur le site de Newsring porte des arguments assez intéressants à ce sujet, et un sondage (certes sur une partie limitée de la population française et peut-être d'une ouverture sociale discutable) qui infirme vos impressions pourrait vous faire retrouver quelques instants les humbles restes de la vive clarté de nos étés trop courts.

Écrit par : Alexander | 02/10/2013

J'adore Taddei mais son site de débats est faisandée et les biais sont monstrueux... Je maintiens que les aspirations à consommer le dimanche sont les plus fortes, pas forcément à travailler, mais c'est de l'aspiration à la consommation, et d'ailleurs pas que des français mais des millions de touristes, que viendra le changement sur le dimanche...

Écrit par : Castor | 03/10/2013

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