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22/12/2013

Progrégaire...

rtxvvuj.jpgL'implacable course en avant du progrès n'est peut être pas sans fin comme le croyait un peu naïvement ses avocats. Au contraire, la phrase de St Just selon laquelle "le bonheur est une idée neuve en Europe" doit s'actualiser sans cesse comme un logiciel informatique, sous peine d'être vérolée et de buger. Comme aujourd'hui... 

J'ai souvent été frappé par la montée en puissance récente des thèses empreintes de pensées magique, selon lesquelles le progrès social était inéluctable. Que c'était uniquement une question de temps et de génération. Non pas que je redoute quoi que ce soit des jeunes en particulier, mais c'est partir d'un postulat bien hasardeux que de croire que les jeunes, en tant qu'amas indifférencié, seront forcément plus progressites que leurs aînés. On le voit avec les résurgences actuelles de mouvement à caractère racistes. Encore que cela reste impalbable, intangible. On pare la génération qui vient de toutes les vertus, ce qui par ricochet peut exaspérer les aînés qui ont le pouvoir et peut également radicaliser les plus jeunes non conformistes. Les débats sur la loi du mariage pour tous en furent une excellente illustration : alors que tous les sondages indiquaient une différenciation gigantesque par classe d'âge (une courte majorité opposée chez les +75 ans, une égalité en dessous, un bel avantage chez les moins de 50 ans et un raz de marée en faveur de la réforme chez les moins de 25 ans) les caméras de télévisions n'ont eu de cesse d'exhiber les jeunes du mouvements avec le même acharnement qu'elles ont de montrer les trains qui déraillent ou la neige en juillet... 

Cela serait une bataille sans fin, comme pour les manifestants, de mesurer le repli grégaire d'une société à l'aune des mouvements de protestations. Trop incertain, comme les recensements d'actes à caractère raciste effectués par des assocs. Ce n'est parce qu'ils ont l'étiquette "good guys" qu'il faut se fier à leurs outils : c'est très triste, infiniment triste à dire, mais un certain nombre de tocards ont fait de l'antiracisme un plan de carrière et prennent un malin -et infect- plaisir à agiter des chiffons rouges toutes la journée pour mieux justifier leur existence. Passons.

Les lois, en revanche, sont concrètes. Or, la décision du gouvernement espagnol de faire passer un texte interdisant quasi intégralement l'avortement signale un violent retour en arrière. Seules exceptions, lorsque le foetus sera le fruit d'un viol (l'évidence de la preuve ne brille pas toujours) ou lorsque celui-ci mettra en danger la vie de la mère. Une régression sans précédent qui, en dépit de protestations vives, est passée par la voie démocratique. L'extension du domaine du grégaire, c'est aussi le fait de faire porter à des boucs émissaires leurs propres limites. Ainsi à t-on pu voir pendant les manifestations d'oppositions au mariage pour tous une vraie haine rejaillir en disant que "ces gens-là" ne seraient pas capable d'adopter et d'élever des enfants, pour mieux masquer les limites actuelles d'un modèle qui poussent de plus en plus de couples à se déchirer, à ne pas réserver l'attention nécessaire à l'éducation, à n'en faire qu'à leur tête. A chaque fois un papa et une maman, comme ils disent.... On peut voir un reportage effarant sur les dérives du libéralisme, des "enfants kleenex". Dieu n'est jamais loin quand des conneries pareilles sont là. Comme le dit le reportage "les victimes sont les familles, les coupables sont les enfants". Connards. Comme d'autres connards continuent, au nom de la religion à inscrire leurs enfants dans des thérapies pour les soigner de cette terrible affliction : l'homosexualité. Derrière toute régression sociale, il y a un clergé, si mes exemples sont choisis parmi le catholicisme, c'est que jusqu'à preuve du contraire, il s'agit de la religion la plus influente dans les démocraties occidentales, mais je ne me fie évidemement pas plus aux autres monothéismes. 

Sur ce, un progrès est certain pour les six mois à venir : les jours vont rallonger. Ouf.

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