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04/07/2015

Y aura-t-il de la gauche à la présidentielle ?

51X7GJ6Z1FL.jpgDécidément, pour l'électeur de gauche, le pire n'est jamais certain dans ce quinquennat. De reniement en reniement, d'humiliations gratuites comme les rodomontades de Valls contre les grévistes d'Air France plutôt que la direction (Alexandre de Juniac, le PDG, était tout de même le dircab de Christine Lagarde, pas exactement un camarade) jusqu'à la pique grossière de Michel Sapin "au fond, mon ami c'est la finance", la route prise par le gouvernement depuis 2012 a de quoi laisser pantois. A tel point qu'une interrogation pointe début juillet, dans une double actualité déprimante : y aura-t-il de la gauche à la présidentielle ?

Evidemment, il y a de la place pour une candidature non PS. Duflot s'est décrédibilisé gravement pendant deux années de gouvernement, Montebourg use les plus résistants des miroirs et Mélenchon ne sait plus si ses ennemis sont au sein des forces de gauche ou non. On pourrait ajouter bien d'autres noms, de Taubira à Nouvelle Donne, mais ça n'est pas ou plus le sujet du jour. Alors que les frondeurs sont gentiments rentrés dans le rang, je me demande à l'aune d'une double actualité ce qui reste de gauche dans ce parti.

Le premier reniement est factuel : Hollande a été élu sur la promesse de lutter contre l'Europe austéritaire et son infâme attitude vis à vis des grecs prouve que, là-dessus aussi, le virage est à 180° et navrant... Je suis d'ailleurs relativement surpris du peu de cas que font les commentateurs de ce revirement. Pour un président dont les prérogatives sont de plus en plus internationales, si Hollande a un rôle à jouer c'est bien celui-là. Or, en bon serviteur de la BCE, il tacle les grecs comme son camarade socialiste Martin Schultz qui demande un gouvernement de technocrates pour "relever le pays". Bah voyons... Second point plus tendanciel, mais loin de se renier suite à ses déclarations stupides sur la "guerre des civilisations" Manuel Valls a déclarer à ses troupes que la présidentielle de 2017 devrait se dérouler sur un terrain identitaire davantage que social.

Les bras vous en tombent. D'abord parce que ce renoncement est vomitif, ensuite parce que c'est politiquement suicidaire. Ce faisant, il adopte l'attitude des néocons américains et oblige le RPR/UMP/LesRépublicains à se déporter sur la droite dans un discours martial. Loin d'acculer le FN, ce double mouvement de culbuto vers la droite libère un énorme espace à gauche pour le FN qui enfonce joyeusement son monde grâce à son discours social. En pure théorie politique, le "S" de PS est pour socialiste : demandons nous qui joue le dangereux jeu de la chaise vide et qui sera responsable de sa propre élimination dès le premier tour en 2017....

 

 

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