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18/02/2016

Bygmalion, small responsables : l'équation insoluble

bygmalion-logo.pngComme le veut la palanquée d'expressions consacrées et ressorties depuis quelques jours : on ne peut pas commenter une enquête en cours, il faut respecter la présomption d'innocence et laissons la justice faire son travail. Voilà. Mais tout de même, il y a déjà, sans viser personne, certaines choses que l'on sait dans ce dossier Bygmalion. Il y a eu un système de double facturation portant sur environ 20 millions d'euros, lesquelles sont allés nourrir la campagne à la Présidence de Nicolas Sarkozy en 2012. Bon. L'agence de com' a été dissoute depuis et les fondateurs ont quitté les écrans radars. 

Cette affaire remonte à moins de 4 ans, mais l'implosion du système a été instantanée : les coupables ne peuvent être loin. Les protagonistes sont tous à disposition de la justice. On devrait pouvoir classer cette histoire dont la spécificité tient surtout pour la notoriété des accusés principaux. Copé et Sarkozy et une armée de lampistes.

On voit remonter des noms, comme dans n'importe quel système mafieux, tout le monde sait qui est le commanditaire mais on cherche des fusibles. Combien de fois a-t-on vu le film ? Les frais de bouche de la mairie de Paris, les HLM de la ville de Paris, la gestion des lycées d'Ile de France. Nombre de dossiers pourris de la chiraquie où le nom de Chirac planait partout. Qui a payé ? Alain Juppé, qui aura le droit de se présenter cette année et Michel Roussin qui a depuis eu nombre de gros hochets dans la galaxie Bolloré qui viennent largement compenser l'amende de 50 000 euros à laquelle il a été condamné... Il y en a d'autres, hein, et toutes ne sont pas au RPR ou à l'UMP. Le financement de la MNEF, la formation chez EELV (où l'on retrouve l'ami JV Placé, entre temps devenu Secrétaire d'Etat), les exemples ne manquent pas... Une seule question surplombe tout : quelle leçon en avons-nous tiré ? Par excès de modestie, j'emplois un singulier, mais même cela est de trop car la réalité est que nous n'avons tiré aucun enseignement... 

Un ancien haut fonctionnaire qui avait la particularité d'avoir également été un grand industriel, me montrait les courbes d'accidents du travail dans les usines. Celles-ci connurent une chute vertigineuse au moment même où la responsabilité pénale des dirigeants était mise en cause. La possibilité d'aller en taule si on trouvait un mort dans l'usine en a alerté plus d'un. Et ils se sont mis à faire très attention. Très. On peut réfléchir à nombre de sujets où la responsabilité des dirigeants d'entreprises est mise en cause et où leur départ, leur retrait, la mise à l'amende, est immédiate. Leurs incarcérations restent rares, soyons honnêtes. Un patron voyou n'est pas encore un voyou comme les autres et les arrangements financiers demeurent légions. Mais tout de même, ils se retirent. Disparaissent de l'écran. Dans le sport, les patrons de fédérations fous avec pratiques de nababs sont épinglés et foutent le camp. Le président de la FFT, Jean Gachassin, va disparaître dans quelques semaines, comme nombre d'autres avant lui. Cela ne suffit pas encore à prévenir de tels dévoiement, à prévenir des pratiques indues, mais tout de même, de montrer que la sanction passera fait baisser le nombre de méfaits. On pourrait étendre ces dispositifs : si les optimisateurs fiscaux étaient visés par de la taule, je vous jure que les immatriculations dans le Delaware et les Caïmans chuteraient avec une célérité vertigineuse....

Mais revenons à notre affaire de base : la classe politique est discréditée notamment, en grande partie, pour leur manque de responsabilité devant les affaires. La foule veut des têtes sur des piques, symboliquement parlant, s'entend. Celle de Copé, celle de Sarkozy, mais des têtes de notables, pas des inconnus, faute de quoi ils s'estimeront floués. Et ils n'auront pas tort... 

 

 

 

 

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