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12/07/2016

Le retour du collectif refoulé

coaching_projet_equipe.jpgMaintenant que l'Euro est terminé, on peut parler football. Une évidence s'impose alors que la compétition est terminée : le collectif fut de la fête. Peu de grands matchs, pas d'exploits individuels en meute, pas de raids de 60 mètres avec trois dribbles assassins façon Messi. Comme toujours, heureusement, quelques joueurs se sont dégagés, mais personne n'a surplombé ou éclipsé la compétition.

Le meilleur joueur du tournoi nommé hier est français, Griezmann, et a inscrit 6 buts, certes. Mais il s'est fondu dans le collectif avec un dévouement extraordinaire, s'est replié, battu, bref, mis au service de l'équipe qui le lui a bien rendu en lui faisant quelques offrandes qu'il a habilement transformé. Au-delà du sympathique Grizou, cet euro a vu 2 équipes que l'on disait plus faibles aller bien plus loin que prévu : le Pays de Galles dont les commentateurs pensaient qu'elle ne possédait qu'un joueur, le mythique Gareth Bale est allé en demie-finale et surtout le Portugal, présumé faible fors Christiano Ronaldo l'a emporté alors même que leur géant a du sortir dès le début de la finale. Cela ne signifie pas, loin de là, que les deux individualités ont éclipsé les autres, au contraire. Elles ont magnifié, emporté, entraîné leurs collègues. Je ne sais si cela pourra faire tâche d'huile, mais je crois que c'est une tendance de fond pour ce qui concerne les sélections.

La différence est majeure, ça n'est presque plus le même sport. Les clubs sont plus proches des entreprises, avec une grosse majorité de PME qui vivent leur quotidien comme possible, sont très exposées aux aléas conjoncturels et ne voient pas tellement au-delà de deux trois matchs. Ces clubs sont souvent managés avec une volonté de créer une famille, de retenir les joueurs (on ne parle pas de "talents) et la culture commune se crée sans le dire. Les très grands clubs, la trentaine de clubs qui dominent la scène européenne, c'est le CAC 40. Management par la peur, bal des egos, mais tout le monde file droit pour aller vers l'objectif : gagner du blé. C'est ainsi que les grands clubs sont tous dirigés : pression maximale sur l'entraîneur à qui on fait comprendre qu'il sera licencié et lui même reporte le stress des actionnaires sur les stars, surpayés pour se taire. C'est ainsi qu'on peut faire marcher droit des petites frappes pleine de talents comme Cantona, Zlatan ou Benzema. Tous ont en commun d'avoir une très grosse carrière en club, mais systématiquement échoué en sélection.

Car la sélection, c'est différent, c'est un conglomérat d'individualités mues par un objectif commun : la victoire. Même rondelettes, les primes en cas de victoire sont dérisoires eu égard aux émoluments que les joueurs touchent en club. Ca n'est pas ainsi que l'on peut récupérer les joueurs. Et le faible nombre de matchs doublé du fait qu'ils sont tous d'une importance considérable ne les autorisent pas à abandonner le collectif pour briller en solo devant les caméras. Ne pas chercher le dribble de trop, oublier sa pomme, araser son délire mégalo pour penser collectif, ça fut beaucoup le cas lors de cet Euro et ça peut servir de leçon a beaucoup de monde, dans beaucoup de domaines.