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21/06/2017

Pénicaud, la vraie 1ère affaire Macron.

bomb-2025548_960_720.pngAmoureux de termes peu usités, le Président Macron dirait sans doute des démissions de Bayrou, Sarnez et Goulard qu'elles constituent de la roupie de sansonnet par rapport à ce qui pourrait l'attendre avec cette histoire de Murielle Pénicaud. Bien sûr, il aurait préféré s'en passer. Celle de Bayrou en particulier. Appui très précieux pendant la conquête du pouvoir, censé rédiger la première grande loi du quinquennat, le départ du béarnais est un coup dur. Mais qui pourrait ne pas avoir trop de conséquences fâcheuses : le MODEM a obtenu 44 députés grâce à l'accord de gouvernements trouvé avec LREM, plus que Bayrou ne pouvait rêver. Il ne devrait pas trop pester. Ni trop insister sur une capacité de nuisance qu'il n'a pas, les marcheurs étant majoritaires à eux seuls.

Avec un peu d'audace, Macron peut même retourner ces démissions à son avantage : il a été élu sur une critique de partis vermoulus, sclérosés, le MODEM appartient hélas au vieux monde. Farwell, Modem brothers et n'en parlons plus. Un coup de semonce plus qu'une déflagration. Et encore, Macron aura montré sa fermeté face à la suspicion de ce qui exaspère les français et sa capacité à sanctionner sans trembler, contrairement à nombre de prédécesseurs. Il n'est pas loin de pouvoir retourner la situation à son avantage. 

Un envenimement de l'affaire Ferrand serait plus pénible, mais pas encore létale. Il dira qu'il lui maintenait sa confiance, mais les règles sont les règles et la mise en examen le pousse à le congédier. Ferrand, c'est l'ancien monde, un élu PS, les mutuelles... Bref, il trouvera.

Pénicaud, à qui il a maintenu sa confiance ce soir, c'est autre chose. Car l'affaire Pénicaud a pris une sale tournure hier avec perquisitions d'Ubi France et d'Havas pour une histoire de favoritisme. Dans l'absolu que le ministre de l'économie se rende à Las Vegas, c'est logique. Pas de quoi fouetter un chat. Mais un voyage d'affaire à 300 000 euros confié, sans appel d'offres, à Havas, actuellement, ça ne passe pas. Les marcheurs vous diront (à raison) qu'il fallait faire vite, la procédure d'appel d'offres n'était pas adaptée... Leur défense est prête mais la justice pourrait la faire voler en éclats. Favoritisme, c'est favoritisme. Ce dont l'opinion ne veut plus. Or, Pénicaud, c'est le "nouveau monde". La "société civile", une "femme d'entreprise". Passe qu'elle fut au cabinet Aubry et que d'entreprise elle n'ait connu que le Comex de Danone pour appliquer des plans sociaux... C'est ce genre de profils experts que veut mettre en avant la macronie...

Si elle devait sauter pour une affaire qui aurait révélé qu'il pouvait y avoir un lien de cause à effet entre ce voyage arrangé et sa nomination ministérielle, la maison intègre se lézarderait. Et attendu que c'est elle qui doit mener la seconde grande loi du quinquennat et la plus explosive (sur le travail) son départ précipité serait la bombe qui ruinerait les envies de réformes à la schlague... Je n'irai pas jusqu'à dire que ça me ravirait car tout ce qui porte atteinte à l'image des représentants politiques n'est jamais bon, mais en l'espèce, disons que je ne pleurerai pas.