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09/09/2017

Robots, animaux, anthropo mégalo

Cette semaine nous aura rappelé avec beaucoup de cruauté que si nous ne nous occupons pas du réchauffement climatique, il s'occupera de nous. Harvey et Irma risquent d'avoir beaucoup de petits frères et soeurs si l'Homme ne comprend pas sa responsabilité dans les crises à venir. Etonnamment, pour une fois que nous devrions réfléchir en tant qu'humains et faire de l'anthropocentrisme, nous ne le faisons pas. Nous continuons trop largement (pas tout le monde, mais beaucoup trop) à être dans une posture de déni, rejetant sur la planète la culpabilité des dérégulations à l'oeuvre aujourd'hui et dont les humains sont les victimes autant que les coupables. Passons.

Hormis cela, deux des grands défis auxquels nous faisons face ne devraient pas être pensés en tant qu'humains, mais nous ne parvenons pas à nous départir d'une certaine complaisance anthropocentriste. Que cela soit la cause animale ou l'émergence des robots, nous interrogeons ces devenir inhumains en tant qu'humain. Nul ne peut nier que l'on mange trop de viande, que la biomasse animale est de moins en moins naturelle et de plus en plus le fait de l'homme qui pratique l'élevage de masse sans limite ce qui est une folie écologique. Nulle personne sensée ne peut voir le documentaire Cowspiracy sans éprouver une forme de vertige devant l'impact cataclysmique de la consommation de viande d'élevage sur le climat. Et toutes les vidéos liées à la souffrance animale émeuvent tout ceux qui ont une sensibilité à la douleur supérieure à celle de Josef Mengele. Pour autant, pour réduire considérablement cette folie consumériste, on devrait penser à ce qui est soutenable ou pas, souhaitable ou pas plutôt, comme on le fait aujourd'hui, d'humaniser les animaux et de monter les consommateurs de produits animaliers contre les vegans dans une guerre inepte, mais d'une violence croissante. Ceux qui nous expliquent, l'ineffable Aymeric Caron en tête que les vers de terre doivent avoir des droits et que celui qui tue un moustique est un nazi en puissance biaise la lutte contre la souffrance animale. Car ils sont des animaux, justement, et devraient être pensés comme tel. La montée en puissance d'une empathie animale, qui veut que l'on en face des cousins est une connerie sans nom. Notamment car elle creuse le séparatisme social. Si je vais bien socialement, professionnellement, que je suis éduqué et dépourvu de tracas matériels, je peux prendre le temps de réfléchir à ce que la souffrance animale produit comme conséquence sur le reste de l'écosystème planétaire. Mais sermonner ceux qui sont en souffrance en leur expliquant que, parce qu'ils mangent un burger, ils sont des tortionnaires climato criminels, c'est allègrement les encourager à demander la promotion pour deux burgers. Car c'est leur dire que le sort des boeufs est largement aussi précieux que le leur et ça n'est tout bonnement pas entendable. L'anthropocentrisme des vegans est dégueulasse en ce qu'ils rabaissent les souffrances humaines, le jour où ils entendront cela, on pourra avancer.

Sur l'intelligence artificielle, idem. Nous continuons à envisager la montée en puissance des robots par rapport à notre devenir en tant qu'hommes. Serons nous augmentés ou diminués par les algorithmes ? Tu parles d'une manière d'esquiver le débat... Que vous pensiez que la technologie sauvera le monde et donc qu'il faut permettre aux robots d'améliorer les humains, ou que vous croyez qu'elle nous mènera au chaos et qu'il est urgent de tout débrancher avant notre mort à tous, vous réagissez en humains. Avec excès de confiance dans un cas et de défiance dans l'autre, mais dans les deux cas, vous ne vous confrontez pas aux robots.

La différence entre les deux complexes c'est que nous avons un complexe de supériorité sur les animaux et d'infériorité face aux robots. Et nous nous épuisons à gommer ces complexes par un anthropocentrisme inepte. En cette rentrée où l'on parle de révolution éducative à venir, je vote pour la méthode qui aide à appréhender les problèmes des Hommes en tant qu'Hommes, des animaux en tant qu'animaux et des robots en tant que tels.