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13/11/2017

Le procès en droito-traîtrise est ouvert

Amateurs de boxe en famille, à vos pop corn : la droite va s'entre-déchirer et ça ne sera pas du chiqué... La gauche française connaît ces combats fratricides, avec des affrontements célèbres (Jaurès et Guesde, Mitterrand et Rocard, Valls et Montebourg, rayez la mention inutile) où la "gauche du réel" tance la "gauche idéale" qui lui intente en retour un inévitable procès en sociale-traîtrise. A droite, la tradition veut que l'on tranche l'épineuse question du chef par des méthodes plus viriles de concours de... méthodes plus viriles, en somme. "Un chef, c'est fait pour cheffer" aimait à dire Chirac repris récemment avec gourmandise par l'ineffable Wauquiez. Lequel Chirac s'était imposé après avoir crucifié Balladur lors d'une campagne présidentielle et avant d'être trahi de l'intérieur par son ministre de l'intérieur qui supplantera le bellâtre de Matignon. A droite, on a le concours sanguin, le concours de binette, de biceps, de c... mais jamais on ne s'abaisse à trancher le débat sur des idées ; cette lubie de gauchistes.

Problème, depuis la primaire de l'an passé, il a bien fallu pimenter le concours de beauté par des différences de lignes politiques. Raison pour laquelle Sarkozy regimbait, craignant une fracturation hydraulique de sa famille. Qui advint. Non pas après le premier tour, mais pendant la campagne. Remonté à bloc par la campagne de Sens Commun sur le mariage pour Tous et le livre de leur héros sur les ravages de l'islamisme, les soutiens de Fillon ont fait le boulot de recomposition idéologique. On l'a un peu oublié, mais l'argument massue de l'entre deux tours des fillonistes était "Juppé, il est pas vraiment de droite. Il soutient le mariage pour tous, il tape pas sur les mosquées, il est de gauche, quoi". Passée la violente défaite, le camp de la droite n'est pas revenu à la raison. Au contraire, les nervis s'excitent et pensent qu'ils ont perdus contre la gauche macroniste (même si 51% des électeurs fillonistes plébiscitent la politique économique du gouvernement) et qu'il faut remettre un vrai coup de barre à droite. Une tendance dopée par le ralliement de Juppé à Macron pour les Européennes de 2019. Tous les traîtres qui sont partis, on va les écarter. Wauquiez l'a dit "dehors, les constructifs". On pourrait, hâtivement, y lire un suicide politique, la perte d'une grosse part de ses troupes. Wauquiez sait compter. Et il sait surtout que le Pen a fait 8 millions de voix au premier tour, qu'elle a perdu tout crédit avec son débat d'entre deux tours, perdu son cerveau avec le départ de Philippot et que tous ses électeurs en colère cherchent un chef qui sait cheffer. Et il va les chercher, avec sa parka rouge, ses fautes de grammaire factices et ses velléités de nouvelles croisades internes... Et s'il fait sauter la banque frontiste, il pourrait faire péter la banque. 

Sur l'identitaire, il va se créer son boulevard du mortifère. Sur l'économique, pour ne pas se tromper, il va Trumper. Dire n'importe quoi. Un mix de protectionnisme bien franchouillard et raciste pour rassurer les électeurs FN, une dose de libéralisme fiscal pour rassurer les notaires et les pharmaciens et une bonne grosse dose d'anti-fonctionnarisme et d'europhobie parce que ça vous ôte rarement des voix à droite. 

Le procès en droito-traîtrise va s'ouvrir et il risque d'être expéditif, avec un verdict épouvantable... 

 

 

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