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13/08/2020

Mettre fin à l’assistanat pour sortir de la crise

La crise sociale est devant nous, inéluctablement. Après deux mois de confinement et une reprise mezzo voce, nombre de TPE/PME vont mettre la clé sous la porte et il faudra que l’état social dépense beaucoup, beaucoup pour trouver des débouchés, des formations, des emplois, à toutes celles et ceux sur le bord de la route… L’agriculture raisonnée et l’agroécologie nécessitant beaucoup plus de bras que la productiviste, constituerait un gisement important, comme les services à la personne, l’assistance aux ancien.ne.s, l’éducation artistique et culturelle… Ça ne sont pas les idées qui manquent, mais plutôt les subsides publics. Pour se redonner de la marge de manœuvre, je ne vois pas d’autre solution que de mettre fin à l’assistanat et interdire aux parasites du corps social l’accès au tonneau des Danaïdes de l’État… Ça n’est pas forcément consensuel, mais force est de reconnaître que nous ne pouvons plus nous payer ce pognon de dingue déversé sans retour productif pour la Nation française. Dans une vie antérieure, sous Sarkozy, le Président du Groupe SOS et premier président du Mouvement des Entrepreneurs Sociaux (MOUVES) Jean-Marc Borello répétait à l’envi des évidences arithmétiquement incontestables : le CAC 40 et autres grands groupes du SBF reçoivent considérablement plus de subventions, d’aides, de niches fiscales et autres que les coopératives, entreprises sociales ou associations régulièrement raillées (à tort) pour être une « économie sous perfusion ». Les chiffres existent, Bercy les a, la Cour des Comptes aussi, l’INSEE, l’OFCE, bref c’est un secret de polichinelle. Depuis une dizaine d’années que Monsieur Borello prononçait ses propos, la situation s’est aggravée puisque la plus grande niche fiscale de l’histoire, des années lumières devant les autres, a été rajouté sous le mandat Hollande avec le CICE. Ce dernier exonère les grands groupes de 20 milliards supplémentaires pour préserver l’emploi, ce qu’elles se sont dispensées de respecter comme consigne, Carrefour en tête qui a empoché 800 millions en quelques années et malgré tout licencié plus de 4 000 personnes… Monsieur Borello ne dit plus cela aujourd’hui, alors qu’il aurait plus que jamais raison. Ce marcheur de la première heure, qui préside à la commission des talents LREM avec Sibeth N Diaye a, au début du quinquennat, proposé qu’on supprime plusieurs centaines de milliers de contrats aidés « pas rentables », pour les remplacer par des postes d’’insertion, plus pérennes. Sauf que les contrats aidés furent rayés d’un trait de plume le jour même et que le grand plan d’insertion devrait arriver bientôt comme grande mesure de relance Post Covid, il manquera donc les plusieurs centaines de milliers de postes détruits en début de quinquennat… Face aux banquiers, il faut reprendre les chiffres des banquiers. Demain, il faudra tout mettre en œuvre pour recréer des emplois locaux, le plus vert et vertueux possible. On peut prendre les termes et opposer le « compétitif et dynamique » CICE contre les « archaïques et inefficaces » contrats aidés. On peut aussi voir les faits, à savoir que ces derniers ne contribuent jamais à de la fraude fiscale, n’enrichissent pas d’actionnaires, sont nos délocalisables et plus souvent verts que polluants, contrairement aux emplois du CAC... Enfin, les chiffres : ils coûtent 8 250 euros par an par emploi aidé. C’est une somme, certes. Mais le CICE a coûté depuis sa création 435 000 par emploi crée ou sauvegardé. 52 fois plus. Une paille… qu’il faut se retirer de l’œil d’urgence.

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