05/12/2020
Horloges confisquées
Il y a une semaine seulement, on attendait la démission de Jean-Michel Blanquer. Après les révélations à tiroir de Médiapart et de Libération, les témoignages très clairs des membres d'Avenir Lycéen reconnaissant avoir été achetés et instrumentalisés pour faire la propagande du Timonier de Grenelle, la seule inconnue dans cette affaire était la date de départ du ministre. Hier soir, un article du Parisien confirmait que "l'hypothèse Blanquer aux régionales se précise". Entre les deux, dans quel Vortex sommes nous tombés pour aboutir à cette réalité parallèle ?
Dans celui des horloges élyséennes. Contrairement à Sarkozy et Hollande, qui ne furent maîtres de rien du tout, Macron est vraiment le maître des horloges. Sarkozy vit ses réformes confisquées, empêchées, son débat sur l'identité nationale torpillée par les horloges des autres. Hollande n'a rien pu faire contre le naufrage de Cahuzac, fut contraint d'écouter les frondeurs, ne put enterrer le fait d'avoir proposé la loi de déchéance de nationalité. Depuis 2017, c'est différent. A chaque embûche, à chaque problème, ils accélèrent, repartent dans une autre direction et ça finit par passer.
Le Grand Débat, la Convention Citoyenne sur le climat furent évidemment des onguents sur des jambes de bois, mais il faut bien admettre qu'en attendant, on parle d'autre chose. Cet été déjà, Olivier Dussopt aurait dû démissionner suite aux révélations de corruption, mais on a détourné le regard. Lallement est toujours là, Darmanin aussi. Cette majorité qui a peu de profondeur de banc ignore tout simplement les cartons rouge de l'opinion et laissent les joueurs sur le terrain, comme c'est aussi elle l'arbitre, il y a peu de choses à faire...
Électoralement, c'est peu payant. LREM a pris la pire raclée aux municipales d'un parti au pouvoir sous la Vème. Aucune grande ville gagnée. Aucune. Nombre de candidats sous les 10%. Des défaites piteuses. Nombre de ministres se sont pris des branlées homériques, Schiappa Panier Runacher, Attal, mais en bons Culbuto, sont repartis sans sourciller, sans broncher.
Macron pouvait lâcher hier, faussement grave, "je ne sais pas si je pourrais me représenter en 2022", il n'en pense pas un mot. Mais contrairement à ses prédécesseurs, il a confisqué l'horloge et donnera lui-même le départ de la course.
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Commentaires
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Les horloges et montres de prix : un sujet cher à Julien Dray , très présent à la télé , en vieux sage grassouillet qui fait de l'ombre aux autres hiérarques du PS en quête d'une nouvelle appellation pour leur groupuscule fatigué et d'une adresse parisienne pour leur siège exilé en banlieue ...
On revoit aussi de temps à autre Ségolène et même Hollande qui se poussent du col pour ne pas être oubliés
Écrit par : Jacques Aubin | 05/12/2020
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