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22/07/2021

Et au milieu coule l'humanisme

Cet après-midi, j'animais un atelier sur la liberté d'expression dans l'asso où je m'investis depuis quelques mois. Bien qu'en intérieur, j'étais seul à porter un masques parmi ces jeunes hommes. On parle de personnes qui ont plus morflé qu'un électeur PS ces dix dernières années, vraiment plus, donc je ne fais pas de morale. J'ouvre une porte en grand et je leur dis que la salle est grande, que je parle fort, qu'il faut pas s'agglutiner. Nous commençâmes évidemment avec les classiques "la liberté d'expression, c'est quand ça les arrange", "c'est plus pour certains que d'autres", et autres classiques sur les communautés ou religions qui ont plus le droit de tout dire que d'autres, classiques dans un pays qui continue à ériger (à raison ) l'égalité entre toutes et tous, mais continue à nier les discriminations. Ensuite, la discussion déboucha sur les vaccins.

Le bloc des vacciné.es n'est pas monolithe. Certain.es l'ont fait par altruisme, pour protéger les autres, les fragiles. D'autres, pour eux, par peur de la maladie. D'autres encore pour eux, pour pouvoir faire la fête tranquillement. Et on le dit trop peu. On fait comme si toutes et tous les vacciné.es étaient des purs. Au final, bien sûr, ce sont toutes celles et ceux qui auront fait le choix de la vaccination qui nous permettront de sortir du bordel, mais n'héroïsons pas à l'excès. A contrario, en mettant en avant uniquement l'égoïsme des non vaccinés, on passe à côté d'une galaxie d'arguments qu'ils déploient. Au fond de moi, je maintiens qu'aucun argument contre la vaccination n'est valable, mais comme le titrait un article suisse "10 arguments entendables des vaccino sceptiques et comment y répondre". Donc j'ai écouté et discuté. Évidemment, celui qui me disait que la vaccination ne servait qu'à enrichir big pharma, je ne l'ai pas convaincu, il m'a prévenu qu'il "ferait l'anguille le temps qu'il faut, mais qu'il ne se ferait pas pointer". Mais d'autres inquiets des effets à longs termes, et un autre qui ne savait pas comment faire, m'ont posé des questions. J'ai sorti mon téléphone, montré mon Pass vaccinal, mon appli, les ai guidé sur Doctolib. En 1/4 h de discussion calme, moi qui ne suis pas soignant, j'en avais convaincu 2 d'y aller. Pas par altruimse, pas par grandeur d'âme, juste parce qu'ils avaient déjà beaucoup dérouillé et que la vie sera plus simple, comme ça. 

Le pass sanitaire, la surdité du gouvernement a des arguments de bon sens (sur les publics sans accès internet, par exemple) de député.es y compris LREM, la mesquinerie accordée aux titulaires du Pass sanitaire qui peut être dangereuse (pourquoi permettre d'aller au ciné ou au théâtre sans masque uniquement avec un pass sanitaire ? Les vaccinés peuvent être asymptomatiques, et les PCR vieux de 48h déjà périmés... En pleine flambée épidémique, c'est pour le moins léger....) tout ceci renforce les antagonismes entre deux peuples, deux France, vaccinée et non vaccinée, et au milieu de tout cela coule l'humanisme. C'est vraiment dommageable car la conviction plutôt que la contrainte, parole d'expérience récente, c'est tellement plus gratifiante.  4 ans de #Metoo et de militance féministe n'ont manifestement pas fini de faire comprendre à l'exécutif que le consentement n'est pas une option... 

 

 

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