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05/01/2022

Keep calm et réclamez le retour de l'ISF

Mon inconscient me faisait regarder "Scènes de la vie conjugale" de Bergman hier, quand Macron lançait sa saillie millimétrée que je découvrais ce matin en me disant "bien joué, mais c'est trop gros pour que ça passe et énerver l'opposition". Raté... Toute la journée, des député.es, des élu.es sont monté.es dans les tours pour dire que c'était inacceptable, se lançait dans d'ineptes parallèles avec la déchéance de nationalité et répondaient à la provoc de Macron qui n'en demandait pas tant. 

À mon sens les questions à se poser dans l'ordre sont "avec cette sortie, combien Macron a-t-il perdu d'électeur.ices ?" et "qui a intérêt à ce que le débat actuel se porte sur la vaccination, maintenant ?". A la première question, la réponse est zéro. Zé-ro. Les macronistes sûr.es de voter pour lui sont parmi les plus nombreux, parmi les quelques hésitants qui pourraient voter Pécresse ou Jadot, je les vois mal changer pour un propos pareil. A la seconde, la réponse est Macron, évidemment. Actuellement, il y a 17 fois plus de non vaccinés en proportions que de vaccinés en réa. 80% des lits de réa sont occupés par des non vaccinés, l'embolie de l'hôpital public, c'est eux. Alors bien sûr, faut pas le dire comme ça, bien sûr, parler de leur "irresponsabilité" ouvre une porte dangereuse, mais sur le fond, est-ce qu'ils épuisent les soignant.es, fatiguent la nation des secteurs en en stop and go comme le spectacle vivant, l'événementiel, la restauration ? Bah oui... Mieux pour lui, parmi les griefs qui lui sont reprochés, il y a la morgue aristo, le langage trop giscardien, trop compassé. En parlant comme ça dans Le Parisien, il se normalise. On peut lui reprocher du mépris de classe, mais ceux qui le découvre en janvier 2022 ont dû raté les six ans de déclaration de Macron ministre à Bercy avec "les ouvrières illettrées de Gad" à "bosse pour un costard" en passant par "traverse la rue pour du boulot", j'en passe et des pires. Bref, il n'a politiquement rien perdu et plutôt gagné à voir ses adversaires voler au secours des anti vax, ce qui ne peut pas s'expliquer d'un point de vue sanitaire... Quand on écoute l'intervention de Mélenchon à l'Assemblée Nationale, lors de laquelle il parle de libertés publiques, il arrive à avancer des nuances entendables, mais qui a pris un quart d'heure pour l'écouter ? Personne. Et les trente secondes tronquées qui tourne dans les journaux en font quelqu'un qui se trompe de colère en pleine crise sanitaire...

Il y a vraiment beaucoup, mais alors beaucoup de raisons de détester Macron, notamment pour cette morgue infinie qu'il a pour ses opposants, notamment ceux qui réclament le partage (encore et toujours "la taxe à 75%, c'est Cuba sans le soleil", humour de banquier), mais répondre à ses provocs gratuites est éminement contre-productif et laisse le débat sur un terrain qui lui est favorable. Bruno le Maire veut alléger les donations des grands parents vers les petits enfants pour "fluidifier l'épargne Covid" en clair, faire "ruisseler" l'épargne des vieux vers les jeunes pour cimenter encore l'héritocratie qui ne s'est jamais aussi bien portée que sous Macron. C'est ça qu'il faut pilonner. Ça et les attaques contre le régime des retraites universelles, contre l'abandon de l'ISF et l'instauration de la flat tax ou encore le fait d'avoir fait passer le CICE d'un dispositif temporaire à permanent. Il ne reste plus beaucoup de temps pour tenter le KO, encore faut-il être sur le bon ring...