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15/01/2022

La bataille du pédiluve

Il y a un mois, Taubira promettait de ne pas ajouter une candidature surnuméraire, mais tenterait de tout faire pour essayer "l'union à gauche". Raillée (à raison) pour sa posture mi new age et mi mystique avec des voeux de nouvel an slamés, elle s'est déclarée candidate aujourd'hui. Pourtant, depuis un mois, pas un.e seul.e candidat.e ne s'est désisté.e. Même les candidatures guignolesques de Montebourg et Roussel sont toujours, officiellement, en lice. Les fans de Taubira s'en prennent à Mélenchon et son refus de l'union, mais force est de constater que même Jadot et Hidalgo ne se sont ni retirés, ni ouverts à une nouvelle désignation commune. En allant seule à la Primaire Populaire, elle va récolter un score de dirigeant soviétique en pourcentage, mais le total de voix d'une législative partielle... Pas exactement une rampe de lancement. 

Nous sommes à trois mois de la présidentielle et un seul candidat à gauche enclenche une dynamique d'opinion, c'est Mélenchon. On peut ne pas aimer le bonhomme, regretter ses oukases, sa démagogie sur la crise sanitaire qui lui ressemble peu, ses conflits judiciaires inventés pour se victimiser, mais c'est le seul à engranger. Et s'il n'engrange pas sur son nom, c'est qu'il engrange sur un programme. Quand il parle planification écologique, redéploiement des nouveaux services publics, écart des salaires, taxation de l'héritage et autres, on voit une vision de société. Il sait où il va et pourquoi il fait les choses. Hidalgo n'est pas foutue d'expliquer le pourquoi du comment de sa grande mesure, le doublement des salaires de prof à part "pour rattraper l'Allemagne". Jadot n'explique pas pourquoi il repeint son ISF en ISF climatique, il a l'air perdu dès lors qu'on lui demande de mettre en résonance "justice" et "écologie". Quand à Taubira, elle pitch pour le mieux, envoie des buzz words, c'est une starp uppeuse for good, quoi. 

Hormis Mélenchon qui est dans le grand bain, tous les autres sont dans le pédiluve et se battent pour être le seul à y rester. Le rêve fou de Jadot est qu'Hidalgo se désiste pour lui. Le rêve fou de Taubira est qu'Hidalgo se désiste pour elle. Le rêve fou d'Hidalgo, c'est se réveiller en se disant que toute cette campagne foireuse n'existait pas. Je veux bien qu'on déplore le manque d'union de la gauche, car c'est patent, mais l'union autour d'un.e candidat.e ayant encore une bouée et des brassards par mer agitée, ça n'est pas crédible...