Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

11/02/2022

Mélenchon bashing fatigue...

Hier soir, j'avais mieux à faire que de regarder Mélenchon. Boire des bières et lire "les fossoyeurs", l'excellent livre de Victor Castanet. Ce matin, des messages me demandaient si la remarque à Patrick Cohen en faisait un antisémite, si ses propos économiques en faisant un citoyen d'honneur de la Corée du Nord, si, quand même le tempérament, patin couffin. C'est comme si Mélenchon avait été invité à une émission où l'on vous bombarde de questions "pour ou contre" et que vous étiez obligé, dans le lot, de sortir quelques énormités. Alors j'ai pris 2H30 (j'ai un surencombrement professionnel relatif) et j'ai tout regardé. Et mon alacrité à écouter Mélenchon distiller une vision de société n'avait d'égal que mon énervement face à l'attitude pusillanime de toustes ces contradicteur.ices. Toustes sauf un... Geoffroy Roux de Bézieux.

Le patron du MEDEF est le seul à avoir échangé honnêtement avec Mélenchon. Vision économique contre vision économique. Proposition écologique contre l'autre, commandes publiques contre liberté d'entreprendre pour le progrès... Répartition égalitaire des richesses contre récompense aux investisseurs. C'est le seul. Tous les autres ont chicané, coupé Mélenchon qui parlait de façon principiel pour le ramener à des anecodtes. Quand Mélenchon veut parler des courants d'idées de personnes avec qui il pourrait gouverner, Salamé lui montre un trombinoscope, quand il explique dans l'absolu que la concentration des médias est inquiétante elle veut une réponse à la fusion TF1-M6 quand Mélenchon parle du danger du terrorisme d'extrême droite, on lui demande de hiérarchiser des peurs... C'était épouvantable. Heureusement Roux de Bézieux et étonnamment Claire Chazal furent bons. 

Et je m'interroge vraiment sur le pourquoi de tant de haine, de tant de véhémence. Je rappelle que grâce à cette manière de l'interroger, Mélenchon est devenu la personnalité politique la plus détestée du pays, devant le Pen (Zemmour n'était pas encore testé). On répondra qu'il rudoie les journalistes, mais ces derniers ne le laissent pas en placer une. Et au fond, la seule explication que j'ai, c'est une question de niveau. Hugo Clément et Chazal l'ont interrogé sur des domaines qu'ils maîtrisent et n'avaient pas besoin d'invectives, de questions biaisées, pour lui parler. Idem pour Roux de Bézieux. Salamé et Guimier, en revanche, n'avaient tout bonnement pas le niveau pour le coincer et ça les rend fous. D'où les questions de relance et les recoupes pour essayer de lui faire sortir une phrase à même de buzzer. Une telle opiniâtreté n'est pas employée avec Le Pen, ni même avec Zemmour et ça c'est fatiguant. 

Dans quelques semaines, quand on sera sûr qu'il n'est pas assez remonté, on dira que c'est le seul à gauche à porter encore beau, à porter le verbe et soulever des questions importantes. Et si jamais il monte trop, on nous refera le coup de 2017, les chars de l'armée rouge aux portes de Paris, les riches aux travaux forcés et la réouverture des goulags. On peut évidemment détester Mélenchon et ne pas vouloir voter pour lui. Aucun souci. Mais cet acharnement à attaquer l'homme pour ne pas parler du partage de toutes les ressources qu'il propose, vraiment ça me fatigue. 

 

 

Les commentaires sont fermés.