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12/01/2010

Boltanski de fond...

Dans la famille Boltanski, je préfère le frère, Luc. Celui qui a écrit le brillantissime le nouvel esprit du capitalisme avec Eve Chiapello... Son frère, Christian, bon, bah, c'est l'artiste français le plus exporté dans le monde. Dit comme ça, ça pose et impose. Maintenant, quand on sait que la fiction française la plus exportée dans le monde c'est Caméra Café, on relativise...

Entre le moment où je me dis que je vais écrire cette note et maintenant, il y a le journal de France 3, où le journaliste, fidèle tonkinois, suit l'artiste et reprend tous les vocables du dossier de presse que je me suis procuré en disant "pour France 2" très fort (vieille martingale apprise de mon frangin). Bon, moi ce que j'ai vu c'est un immense hangar où on se les gèle sévère et un supplice de Tantale, parce qu'on se les pèle sévère et il y a tout plein de manteaux en tas par terre. Ensuite, il y a 69 carrés de fringues avec à chaque fois, des battements de coeur enregistrés. N'importe quel DJ de Nevers a le même truc dans sa boîte à rythmes. Sauf que ça représente moi la foule et la solitude (in "le dossier de presse"). Enfin, une grue agrippe des fringues au sommet les recrachant sur le tas, ce qui symbolise la hasard. Voilà, vous avez les termes techniques, vous venez de gagner deux heures de queue ce qui, par le froid polaire ambiant, vaut cher. Ne me remerciez pas, je me suis sacrifié pour vous, quand je suis rentré chez moi, j'avais des pieds en poissons panés.

Demain, nous nous demanderons pourquoi à l'issue du même JT de France 3 avec 5 minutes sur la neige et 2 minutes sur les arnaques au portable, il n'y a pas eu 10 secondes sur la mort de Bensaïd...

 

11/01/2010

La loterie, une passion française.

Bien sûr, Paris n'est pas Macao et l'enfer du jeu n'est sans doute pas hexagonal. Néanmoins, comme chaque année, le chiffre d'affaires de la Française des Jeux et du PMU est en hausse. En forte hausse. Les journalistes sont allés chercher des sociologues pour affirmer "qu'en temps de crise du pouvoir d'achat, on se tourne plus volontiers vers la loterie, on s'en remet au hasard quand le quotidien paraît indépassable". Avec tout le respect que j'ai pour les sociologues, mon coiffeur peut arriver à la même conclusion, mais passons et pas seulement à l'as.

D'ici quelques mois, Unibet, Uniclic et autres arriveront sur le marché des jeux en ligne enfin dérégulé. Stéphane Courbit, l'associé d'Arthur est le principal fournisseur de fraîche de ce nouveau marché, un gage de qualité et d'éthique...

Je vois dans l'émergence du jeu une allégorie du capitalisme: c'est vieux comme le monde mais devient de plus en plus dur et de plus en plus cynique. Déjà, sous François 1er, quand il fallait remplir les cassettes du Royaume des Francs, on faisait tourner la tête des dingos en leur proposant de devenir riche. Et encore, je cite Francesco, mais sous les Romains déjà... Bref, le temps a filé et aujourd'hui les amateurs de bonneteau déversent chaque année 20 milliards d'euros dans les caisses desdites sociétés. Les enjeux du jeux aujourd'hui sont colossaux. Le turf laisse chaque année plusieurs milliers de personne en situation de faillite personnelle, de surendettement. Les gardes fous ne se mettent en place que lorsque ces pauvres hères sont devenus totalement insolvables, auparavant, on leur suce le peu que l'on peut.

La principale qualité du capitalisme est de savoir retourner les critiques qui lui sont faites et les inscrire dans son arsenal. C'est la thèse de l'excellent le nouvel esprit du capitalisme de Boltanski/Chiapello. En gros, la pensée gauchisante de 68 réclamait de l'autonomie, de la liberté, de l'individualisation des parcours pour donner de l'oxygène à un système sclérosé et le capitalisme lui a offert cela sur un plateau, ce qui s'est transformé en précarité des parcours, emplois subis, majoritairement pour les femmes, horaires impossible et primes au mérite... Aujourd'hui, quand le capitalisme est attaqué pour ses dégâts, il dit qu'il répare: c'est la RSE (responsabilité sociale de l'entreprise) le sort réservé aux travailleurs handicapés, le mécénat... Si ce n'est pas parfait, bien sûr, cela a souvent le mérite d'exister et de proposer des projets concrets qui apportent des petits matins souriants en attendant le grand soir. Les responsables investis de ces trucs sont souvent sincères. Pas toujours. Nestlé crée une fondation pour lutter contre les dérèglements alimentaires (Ha ha ha) et aujourd'hui, la Française des Jeux ou le PMU crée via leurs fondations des programmes pour venir en aide aux victimes d'addiction au jeu. Le dealer qui te prend en cure de réhab', vaut mieux entendre ça que d'être sourd. Un peu à l'image du capitalisme qui va se moraliser... Comme disait je ne sais plus qui l'autre jour interrogé sur la crise morale un an après: "on a besoin des banques, mais ce secteur a été incroyablement aidé pendant la crise. Or, il est à l'origine de cette crise et un an après, serait le seul secteur a tiré des profits de la crise..."

Demain, nous irons bosser dans des rues déneigés, les SDF n'en seront que plus visibles.

07/01/2010

Filasse F.O.G.

Post dans la série "certains veulent le beurre, l'argent du beurre et le cul de la crémière"...

Un très grand amour de Franz Olivier Giesbert vient de paraître chez Gallimard. Gallimard est un phare de l'establishment et Monsieur Giesbert, directeur de l'hebdomadaire Le Point, après avoir été celui du Figaro et eu de grosses fonctions au Nouvel Obs. Il anime aussi depuis des années des émissions littéraires avec toujours un choix exquis pour ses chroniqueurs: Charles Pépin, Nicolas Rey, Anne Fulda, Elisabeth Lévy.... (dans le lot, une lit des livres, ça vous laisse une chance sur deux, mettons que c'est celle qui n'a pas couché avec le premier des Français...).

FOG voudrait aussi qu'on dise que Rolin (les 2) et Le Clezio sont sympas, mais y a lui aussi, il voudrait que ça se sache. L'homme a quelques relations et c'est sans grande surprise que Bernard Pivot en fait une dithyrambe dans le JDD. Pivot a une culture colossale qu'il alimente en n'étant jamais blasé des nouveautés. Il a toujours ses grandes joies de roi Lire en découvrant ses paquets qu'il redonne aux Bibliothèques: longtemps celle de France 2, je suppose le JDD maintenant... Mais disons qu'il faut remonter à Mitterrand pour l'entendre dire du mal d'un livre, alors un collègue service public... D'autant que FOG a sorti l'argument massue: "c'est son livre le plus personnel". Et l'argument qui tue "l'histoire vrai d'un homme quitté car sa femme avait peur de sa maladie" l'homme a un cancer de la prostate et pisse du sang.

Je suis Junior comme Castor, mais j'ai des amis seniors et certains qui ont également eu de lourdes tracasseries prostatiques. Il ne se sont pas répandus par écrit pour autant. OU alors il y a Philip Roth et c'est géant mais Roth n'est pas mon ami et FOG n'est pas Roth.  Aude Lancelin, qu'on a connu plus mordante crie au génie. Elle dit que c'est le plus beau livre de l'auteur avec la souille. Là, je suis d'accord, la souille est un excellent livre. A l'époque où il l'écrivit, FOG n'était "que" journaliste, il avait du temps et ciselait ses phrases et son intrigue, coupait les nervures. Le bouquin m'a happé et je l'ai englouti. Alors que là... C'est épouvantable.

J'ai un ami qui vend des livres, plus ils sont neufs plus il les vend cher alors je lui ai donné comme un kleenex usagé, sitôt servi, mais ça lui a fait plaisir qu'un kleenex. C'est dommage, j'aurais pu vous en citer des passages où l'on peut lire que les paysans ont "le teint bistre" "les mains calleuses", et une litanie a faire crever de rage les vendeurs de chromes spinaliens. Mieux, à propos de sa peur de la panne "j'étais trop tendu mais pas au bon endroit" finement, le directeur prend le contre pied en expliquant un priapisme honteux "face à ces femmes j'aurais du être détendu mais au contraire, je ne parvenais pas à masquer mon émoi" (je cite de mémoire, mais c'est l'idée). Bref, FOG a découvert qu'une biroute servait à autre chose qu'à pisser et il ne s'en remet pas. Les nanas le quittent et il feint de trouver cela injuste comme ceux qui s'aiment tellement que leur miroirs sont leurs principales zone érogène. C'est Alexandre Jardin au scénario, et Bigard aux Lyrics... Faites un geste pour l'environnement: pensez à recycler.

Demain, je vous dirais de lire le journal 2008 d'Hedi Kaddour toujours cher Gallimard. Oh et pis merde, vous le lire c'est intelligent en diable, drôle à souhait et écrit sans couenne aucune.