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04/09/2009

Oh le fils...

J'imagine que tout le monde va aller voir "Non, ma fille, tu n'iras pas danser". Un titre beau comme du Foenkinos avec un réalisateur qui a récemment sorti "les chansons d'amour" et "la belle personne", deux films sans Marion Cotillard et sans Romain Duris et pourtant pas des mauvais films. D'accord, le pourtant est vache. Ah, un film avec les deux ! Tomasi avec l'illuminée, il lui filerait des joints, elle lui chanterait "je vois la vie avec des éléphants roses", on appellerait ça "la môme en péril jeune"... Obligé, ça se vend (je note un petit copyright, tiens)...

Bref, ah oui, Christophe Honoré, donc, je comprends rien à son casting. Il fait un film sur la haine de la famille (perso, je préfère le livre de Catherine Cusset quitte à prendre une maison en Bretagne où les membres de la tribu peuvent plus s'encadrer) et au générique qui est-ce qu'on retrouve ? Une Mastroianni, un Garrel et une Barrault... Etonnant, non ? Imagine-t-on une satire sociale avec François-Henri Pinault, Antoine Arnault et Frank Riboud. C'est pas sérieux.

Le film, lui, l'est. La musique nous le rappelle sans cesse. Comme dirait un proche, c'est un peu le pendant filmé du très beau livre sur la douleur d'écrire. La c'est le très beau film sur la douleur de vivre. D'ailleurs, la presse est unanime, c'est grand et Chiara Mastroianni est incroyable... Bah moi, je préférais les précédents d'Honoré, où on retrouvait d'ailleurs un autre héritier, Leprince Ringuet. Je crois c'est ça qui a manqué, des grandes oreilles, un soupçon d'ironie mordante et aussi sa façon de dire à Garrel "non Jef t'es pas tout seul", parce que là, pauvre vieux Loulou, après Bruni-Tedeschi, il s'entiche de Mastroianni version épave, et y a pas son pote pour venir apporter une ombre d'ambiguïté. C'est ça qui manque, le côté mode, Brockback Mountain hier, "tu n'aimeras point" aujourd'hui. Quand même, ce pitch: un boucher et un rabbin qui s'enfilent à tire-larigot parmi les morceaux de viande casher... C'est ça, la faiblesse du cinéma français, le scénario. Par exemple, dans le Honoré, Garrel aurait pu se taper Jean-Marc Barr dans une usine à beurre salé (avec des vrais cristaux de sel marin...), mais, le cinéma français manque d'audace....

Demain, nous verrons si Delanoé peut recycler son livre-programme "de l'audace !" qui a échoué pour devenir premier secrétaire, en bible des scénaristes hexagonaux.

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