Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

15/12/2009

Gaston, y a le Besson qui son...

Et y a quelqu'un qui répond. Vous en l'occurence...

Ne m'en voulez pas, cher Gaston, mais je dis "tu" à tout ceux que j'aime et je ne vous aime pas. Mon antipathie envers vous ne s'apparente pas à du racisme ordinaire, ni élaboré d'ailleurs. Je ne me trompe pas de colère par ignorance. Je vous ai lu. Malheureusement. Je suis noir et je n'aime pas le manioc votre best-seller est un livre stupide, rance et mode à la fois. Vous innovez en jouant sur la mauvaise conscience de l'homme blanc exactement comme Bruckner feint de le faire ou comme Houellbecq le fait réellement. Qu'apprend t-on en vous lisant dont l'on puisse dire, "mais c'est ça ! Voila ce qu'il faut faire !" ? Rien.

Vous avez dirigé un Observatoire à Evry et donc copiné avec Manuel Valls, d'ailleurs vous étiez socialiste, mais la gauche vous a déçu sur les questions d'immigration. Attention, Gaston, personne ne peut remettre votre sincérité en cause: vous étiez membre des Black Panters en Angleterre, dans votre jeunesse... Aujourd'hui, vous intervenez régulièrement dans "les Grandes Gueules" de RMC, émission radiophonique qui apporte autant au débat d'idées que Patrick Sébastien au répertoire musical Français... On ne peut pas être à la fois un mouton et un mutin, Jean Dutourd et Jean Moulin, n'est-ce pas ? Vous, si. Enfin, vous voudriez.

Dans votre opus sus-cité, on apprend que les français blancs ont des préjugés sur les noirs et que les noirs entretiennent ces clichés en s'abaissant à se cantonner à certains rites ou traditions ou avec certains vêtements ou attitudes. Vous, non. Vous, vous êtes bourguignon, vous aimez le boeuf bourguignon et le bon vin ça fait donc de vous un anti-raciste subtil. J'avoues être transporté par la puissance de l'argument gastronomique. Personnellement, j'aime le mafé, les nems, les suhis et les tortillas, je suis donc un humaniste grâce à vous. Merci Gaston !

Porté par le succès de votre torche-cul, vous détruisez les forêts avec un nouvel opus sur le même thème chaque année, toujours accueilli avec une certaine bienveillance, tant il est vrai, on s'en voudrait d'éreinter notre nouvelle grande conscience noire. Astucieux, vous dîtes vous placer dans la filiation d'Aimé Césaire... Au niveau du style, je vous reconnais plutôt une filiation avec l'autre grande figure du dépassement pigmentaire: Michael Jackson. Vous êtes gris, Gaston. Vous êtes grisé aussi, dès que l'on vous dit que vous êtes bon, ou brillant ou je ne sais quelle sornette qu'Eric Ganelon Besson vous a chanté pour que vous le rejoignez.

Car oui, vous le barde toujours en guerre contre les préjugés racistes, vous avez rejoint le ministère de l'identité nationale et de l'immigration en fustigeant tout ceux qui ne comprennent pas qu'une nation a une identité. Enivré par votre audience nouvelle et les satisfecits, vous avez collaboré (le mot n'est pas trop fort) avec l'Institut Montaigne pour rédiger un nouveau torche cul "c'est quoi être français?", dont le titre seul est déjà une insulte à Montaigne. Pauvre Michel, après avoir été adopté par Claude Bébéar (Président dudit Institut...) tu n'es pas au bout de tes peines.

Aujourd'hui, vous vous prélassez donc, de préfecture en préfecture, en tapant sur les blancs comme un Franz Fanon de sous-préfecture puis sur les noirs façon Dieudoné se prenant pour Malcom X. Partout vous prêchez avec le sourire que ce ministère est ce qu'on a conçu de plus "ambitieux" (le mot est de vous). Puissent les travailleurs (en grève) des restaurants non déclarés et sans papiers, puissent les expulsés, les fliqués sans cesse, les écartés du retour à l'emploi, puissent-ils tous vous écouter et entendre que ça va changer. Quand je vous entends parler, Gaston, je n'ai qu'un regret, ne pas vous avoir vu danser dans le lip dub des jeunes pop', je suis certain que vous n'auriez pas déparé.

Pour finir, je voudrais vous donner raison en transcendant des clivages surannés: vous n'êtes ni Noir, ni Blanc, cher Gaston, vous êtes français évidemment ! Mais vous êtes con aussi. L'histoire nous dira si c'est ça, notre identité nationale.

Demain nous changerons de sujet, mais il fera toujours aussi froid.

Les commentaires sont fermés.