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20/12/2009

L'évangile politique selon Saint-Luc Mandret

Oui, je sais, dès le titre, vous vous dites, qu'est-ce qu'il est encore allé cherché comme nom ? Je vous rassure, si vous êtes à la bourre pour vos achats de noël ou votre dernière mission avant de prendre vos vacances, vous pouvez sauter ce post. Luc Mandret, en soit, on s'en fout. Je me suis intéressé à ce jeune homme de 26 ans (c'est lui qui l'écrit, mais je vais y revenir) par l'entremise de quelqu'un qui m'en avait parlé comme un symptôme de notre problème d'appréciation de la politique.

Qui est Luc Mandret ? Je pourrais vous dire je n'en sais rien, jamais vu, mais je ne dirais pas ça car il fait tout pour qu'on sache qui il est: un animateur/trublion du net. Il tient un blog sous-titré "ma vie en Narcisse" http://777socrate.blogspot.com/ et où l'on retrouve son CV.

C'est un blog type "ma vie, mes amours, mes emmerdes" qui ne dit pas son nom. Je suppose que d'après l'auteur, il contribue au débat national et instille des germes de réflexion.

Je l'ai un peu fouillé: officiellement on y parle politique, communication politique et parfois de littérature et de photo (François Marie Bannier fait deux en un, avec un certain sens de la finance, aussi). En réalité, on y parle de comm' (l'auteur dit aimer "Voici" et "la Croix"). Ce qui est intéressant, quand même, c'est ce que ce genre de site reflète de la tendance très lourde du moment. Tout est transparent, tout est disséqué dans l'instant, sans jamais que l'on puisse sentir de recul et de temps en temps (le type n'étant pas forcément un imbécile) il se permet un commentaire débile type "la vie politique m'ennuie, trop de buzz et de commentaires du buzz". Ma question est : que ce jeune homme sémillant ne s'intéresse t'il aux blocages de Copenhague ou aux modalités d'attribution des subsides liés au grand emprunt? Sans doute ne peut-il pas se concentrer deux heures pour lire un livre au lieu d'un lien ou d'un mag'. Et puis, 2002 lui semblant la préhistoire car on ne communiquait pas sur Internet, vous comprenez que l'on ne peut pas décemment s'intéresser à 1920, voir le 18ème ou le 16ème siècle. Ca donne ce truc très webien (mais pas weberien pour deux sous) où l'on centrifuge l'actualité sans aucune capacité de perspective.

Ayant encore un doute sur les failles narcissiques de ce garçonnet, je l'ai demandé comme ami sur facebook. Il a évidemment dit oui, il compte plus de 4200 amis, je pense que s'il pouvait en avoir 50 000, il jubilerait, j'oserai presque, il jouirait. Il met son CV en ligne avec toutes ces laisses électroniques (twitter et autres), son portable, des photos, des vidéos... et son boulot actuel, tout un poème : "consultant e-influence". Je ne tirerai pas sur une ambulance en vous disant ce que je pense de l'existence même de boulot comme ça...

Et dans le fond, en voyant ce mirliflore qui actualise ses messages toutes les dix minutes, je me dis qu'il n'est pas très différent d'un Fred Lefvebre, d'une Morano ou d'un Xavier Bertrand, toujours à l'affût de la moindre phrase, anecdote ou rumeur pour sortir son petit commentaire sans recul et se dire qu'il fait avancer le schmilblick... Sans réaliser la pusillanimité de leur conception du politique.

Pour ne pas verser dans le péssimisme, j'écris cette note en regardant Demorand sur France 5, ou, on parle du fond ce qui me va mieux.

Demain, c'est le jour le plus court, mais du coup, dès mardi, les jours rallongent....

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