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06/01/2010

La bourse ou la vie de merde ?

Dans la série "on nous prend pour des cons et ça passe sans problème" l'exemple typique d'un petit arrangement entre dominants qui miment l'embrouille...

Episode 1: Luc Chatel, ridiculisé depuis l'histoire de la suppression de l'histoire-géo pour les terminales S où il s'est retrouvé avec Christian Estrosi pour seul défenseur, décide de chercher une mesure pour faire bien. Problème: il ne cesse de faire les plus gros plans sociaux de France, avec l'hôpital public. Il ne compte pas non plus, comme l'avait promis Sarko, augmenter les profs. Il va donc chercher Pécresse, engluée dans une campagne des régionales qui va de péniche vide en salle déserte avec l'assurance tranquille de prendre une gifle monstrueuse. Les deux grands esprits se rencontrent et décident que hop, on va enfumer l'opinion avec un chiffre qui fait bien : 30 % de boursiers dans les Grandes Ecoles...

Et là, la ménagère (enfin, celle qui est au courant) elle dit "Whaouh" 30% pour ces trucs hyper fermés, mais alors mon Jordan, il va pouvoir y aller aussi s'il bosse un peu, fainéant..." Tu vends ton rêve social. La vérité, c'est que 30%, il y a pas de quoi se relever la nuit. En fait. Sciences-po y sera dans un an et pas uniquement parce que Richard Descoings est un mix de Malcom X et de l'Abbé Pierre, non, parce que les critères d'attribution des bourses, contrairement à l'image d'Epinal, sont plus subtils.

En clair, même si on appartient à un milieu très aisé, pour peu que l'on ait des frères et soeurs et que l'on fasse plus de 250 km pour aller à la Grande Ecole, l'Etat, magnanime, donne un bourse pour le logement. La majorité des Grandes Ecoles étant en région parisienne, tous les enfants privilégiés de province n'étant pas fils unique et intégrant une parisienne sont, de facto, boursier. Donc bon, 30 %, c'était pas l'Amérique, pour ça il aurait fallu 50% ou changer le mode d'attribution des bourse.

Episode 2: la CGE (conférence des grandes écoles) présidé par Pierre Tapie (vraiment un patronyme d'honnête homme...) directeur de l'ESSEC pousse des cris d'orfraie en disant que ce sont les Mozarts qu'on assassine en leur mettant dans les pattes des André Rieux des cités... Peut on parler de ficelle devant cette corde à noeud, tiré par des têtes, de noeud également ? Tout le monde (là encore, ceux qui s'y intéressent) sait que la CGE est corporatiste et attachée au nombrilisme de nos écoles surtout pas trop de monde.... Surtout, l'intelligentsia française en étant issu, il y aura toujours quelques voix parmi les dominants pour soutenir que ça fait baisser le niveau et maintenir un taux à 10% de boursiers en expliquant que c'est l'élite des classes populaires...

Episode 3: Patrick Weil, très bon sociologue, s'époumone en disant que c'est des conneries, que même aux Etats Unis ils ont arrêté les quotas et qu'au Texas ou en Californie on prend les meilleurs de chaque bahut désormais sans dégrader le niveau. Personne l'entend.

Episode 4: Chatel et Pécresse peuvent hisser leurs petits poings serrés en hurlant contre la France réac de la CGE qui les empêche de réformer la France en restaurant l'égalité des chances.

Dans l'absolu, une connerie pareille ne devrait pas passer mais 53% de types ayant cru "travailler plus pour gagner plus" et autres litanies de conneries plus grosses que lui...

Demain, nous finirons peut être par aller voir Avatar, finalement hier c'était les Chats Persans et c'est rudement bien, d'ailleurs...

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