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30/06/2010

"Sentiment d'insécurité" : quand la langue insulte la peur.

agression.gifJe prends un peu de champ, par rapport à l'affaire, l'Oréal, because I Woerth it... République bananière one day, and every day...

Pour le boulot, je dois me pencher sur le discours de la droite par rapport aux zones urbaines sensibles. Nos amis ont dépêché en Seine Saint-Denis le préfet Christian Lambert. " T'aurais pas du Christian Lambert aller ce jour-là à Saint-Denis, t'aurais du rester au chaud en Corse, comme un bon fils de Sarko". Il paraît que c'est la guerre. L'imagerie américaine de guerre civile prévaut aussi chez nos nouveaux gouvernants en charge de la sécurité.

Moi je veux bien, mais quand je lis dans les journaux ce qui se passe au Mexique ou en Colombie, m'est avis que nous n'en sommes pas tout à fait encore là. En revanche, je note qu'avec la complicité des ploutocrates des télés, le nombre de reportages débiles sur le thème des bandes refleurit à un an et demi de la présidentielle. En face, peu de journalistes prennent le temps de faire leur boulot de façon mesuré et sans sensationnalisme: Luc Bronner, du Monde, est absolument irréprochable sur ces questions, mais il doit parfois se sentir bien seul.

Comme il ne peut pas écoper, chaque fait divers donne l'occasion à certains blaireaux, politiques ou journalistes, de dénoncer la barbarie. Ainsi de l'accrochage de ce week-end sur l'autoroute ou une dizaine de décérébrés ont tabassé à mort un pauvre hère... A force de crier au loup, on finira bien par y venir, à cette barbarie. Et la barbarie, ça pousse à voter à droite.

En revanche, à côté de la barbarie fantasmée, il y a un vrai climat qui se tend dans certaines villes. Les bonnes consciences continuent de parler des "quartiers" parce que ça les rassure, ça veut dire que la merde est cantonnée à un endroit ciblé, à un ghetto.

Mais c'est faux, quand un jeune de 18 à 25 ans de ces villes est au chômage, quand les perspectives d'avenir se font aussi abondante que l'eau au désert de Gobi, la violence est prègnante. Une violence sociale, une tension de tous les instants dans les transports, les lieux publics et autres qu'une certaine gauche continue de regarder du haut de son snobisme germanopratin en disant "nul ne peut nier qu'il existe un sentiment d'insécurité dans ces quartiers"... A force de ne pas appeler les choses par leurs noms, de ne pas écouter les souffrances populaires de ces villes en leur apportant des réponses la gauche se prépare une sale campagne dès l'année prochaine. Car on peut faire confiance à Nabot Léon pour parler fermeté contre les caïds, plutôt qu'augmentation des impôts...

Demain, c'est déjà juillet, nous irons stocker du rosé...

 

Commentaires

J'habite un de ces quartiers alors que j'ai grandi dans les quartiers chics. Et oui, il arrive parfois de ces choses! Jeune, je voyais les petits cons de la haute ou middle classe se la jouer à coup de drogues diverses, esprits tordus qui se veut malin etc... Les mêmes qui aujourd'hui dénoncent la barbarie ou traitent les pauvres de sans cervelle. Aujourd'hui je vois des pauvres bougres se croire forts à coup de violences quotidiennes mais franches celles-là; ils n'en sont que plus fragiles car leurs jouissances comme leur vie durent peu de temps, après c'est la taule ou/et la mort. Les jeunes ici ont appris leur "barbarie" du message "machine, réseau, sida, média" auxquels ils ne sont pas sourds puisqu'il y a de la tune au bout. Ce sont leurs maîtres, qui après leur avoir donné l'exemple type du fonctionnement établi et bien en place, ont le culot de dénoncer ce même fonctionnement. Ce sont ces mêmes maîtres, pour ne pas dire traîtres, qui les punissent sadiquement au premier tournant.
Depuis toujours il faut bien quelqu'un pour porter la faute! Jusqu'à ce que ce quelqu'un réagisse violemment s'il le faut, et cesse de se laisser biaiser pour ne pas dire...

Écrit par : Marie | 04/07/2010

Triste constat, sévère constat... Juste constat...
La prochaine fois que ça pètera on pourra pas dire qu'ils n'auront pas été prévenus...

Écrit par : Castor Junior | 04/07/2010

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