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21/02/2011

Carte postale de Lisbonne

pt21847.jpgEn février, la douce musique lusophone et un brin de soleil avec ou sans carnaval, ravive le sourire du castor.

Trois jours à Lisbonne, donc, c'est court mais bien assez pour recouvrer la pêche quand la grisaille règne à Paris. Passée l'heureuse surprise d'un atterrissage marin, découverte de l'hôtel trop bourgeois pour être honnête. Les soldes sur Internet provoquent de bien étranges surprises, tous les autres clients sont de respectables quinquagénaires, couperosés de frais quand les petits jeunes débarquent avec l'air niais devant la vue de la chambre donnant sur un vaste parc (Edouard VII) et au loin, le RITZ de l'hôtel en lettres argentées...

Tout le monde ayant dit "Lisbonne = fondation Gulbenkian, docilement, nous obtempérons. C'est vrai, c'est fou. Penser que ce bon brave Calouste a tout acheter avec ses sous laisse songeur. Des merveilles abyssiniques, égyptiennes jusqu'à une collection de Manet (le garçon aux bulles) Renoir (Madame Monet), Boudin et autres Corot, c'est dingue. En plus, le mécénat se prolonge aujourd'hui car l'on peut visiter ce très beau musée pour 4 euros... Mais, et il y a un mais, Gulbenkian, c'est bien notamment pour le parc qui abrite le musée, mais ce ne fut rien comparé au choc du Centro Cultural de Belem... Trois heures passées en un rien de temps. Des expos temporaires sur les cartes (big up à la prescience de Houellebecq et son Ged Martin avec ses cartes Michelin) quelques Picasso et surtout, fait rare, de très bonnes vidéos, notamment un film génial du réalisateur de Matrix en 2000, "The Matrix Project" ou des gamins commentent le marché de l'art avec une perfidie et un esprit acerbe jamais atteint sans paraître gratuitement méchant... Et puisqu'on parle de gratuité, le centre est sorti de terre aussi grâce à un mécène et ne fait pas payer l'entrée.

Du coup, en sortant, ébahis, nous traînions et découvrions que le Centre comportait un amphithéâtre dédié au spectacle vivant ce qui me permit de m'initier à la danse, en douceur, puisque le spectacle de Platel se situait à mi-chemin entre les Deschiens et Almodovar pour une odyssée dans les bas-fonds d'un cabaret de travesti avec assez peu de danse et beaucoup d'humanité...

Avec toute cette culture récente, nous négligeâmes les très nombreuses églises historiques pour nous perdre dans des heures de ballade: les quartiers de Lapa et Alfama méritent le détour et le retour et le redétour jusqu'à s'y paumer... Quelques miradors et belvédères, beaucoup d'escapades gourmandes avec des vins blancs moelleux presque mielleux et un retour aux sources pour un castor: beaucoup de poissons. Notamment, en face de Lisbonne, à Cacillas, un resto paumé nommé "al final de ponte" où le pagre et la salade de poulpe valent largement le détour en bateau... Pour en finir avec la bouffe, les cultissimes pasteis de belem méritent tant le détour que nous fîmes plusieurs crochets pour nous en regoberger... 

Enfin, la nuit Lisboète est des plus charmantes, que ce soit dans les ruelles serrées du Bairro alto et ses bars très bon marché poussant à la consommation et où tout le monde fume, où à l'inverse, au bar du 30ème étage du Sheraton où la vue à couper le souffle fait presque oublier la mauvaise compagnie de la haute société laborantine qui vient deviser gravement de la crise, des cocktails à 15 euros à la main... La crise, nous l'entendîmes aussi plus joyeuse, au détour d'une ruelle escarpée, les syndicats avançaient en t-shirt noirs, unis et chantant sous les yeux complaisants de la maréchaussée. Sur cette vision inattendue, il était tant de rejoindre le tarmac....

De retour à Paris, la radio rapportait que DSK disait que Nicolas était nul en maths, alors Jean-François répondait c'est celui qui dit qui y est... Soupir, vivement le prochain départ.

Demain, nous tenterons la teinture au brou de noix pour ressembler à François Hollande.

Commentaires

Depuis un riad d'Essaouira qui succède à une kasbah de l'Atlas, amitiés d'une quinqua non couperosée

Écrit par : fantomette | 21/02/2011

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