Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

05/05/2011

Didier Lombard, symbole de nos élites patronales malades de la peste

5af8d3bc.jpgPas la peste bubonique ou noire, non, la peste consanguine ou endogame. 

J'admets que la nouvelle n'est pas essentielle au cours d'une semaine où l'on a abattu le grand méchant loup. Quelle belle opération humaniste, résumée par ce message classieux "we got him", heureusement qu'ils ne l'ont pas attrapé vivant, ils eussent sorti le goudron et les plumes. Mon dieu... Fallait le faire, sans doute, mais l'art et la manière, c'est pas pour eux...

Bref, alors que le monde est en émoi et va se transformer par enchantement en un lieu plus sûr; nous pouvons affirmer depuis hier que la France est, une fois encore, un lieu moins juste.

De quoi s'agit-il ? Lombard, Didier. Vous vous souvenez ? La "mode des suicides", l'homme qui rassemblait son aréopage de cadres pour leur distiller ce message "c'est fini la pêche aux moules" afin d'indiquer finement qu'il allait falloir passer la surmultiplié niveau mobilité. Les faits sont tantôt têtus, tantôt obtus manifestement...

Le loser Lombard, donc, enfoncé à longueur de colonnes, de reportages, de déclarations des syndicats comme de la direction de France Télécom, vient d'être hier... Excommunié ? Non. Condamné à des travaux d'intérêt général ? Non... Promu président du conseil d'administration de ST Microélectronics. Une babiole pas seulement honorifique, son prédécesseur à ce poste empochait 146 000 euros de jetons de présence annuels...

En soi, les 150 000 euros annuels (ne chipotons pas...) ne sont même pas le plus grave, quand bien même cela représente 12 SMIC pour 4 après-midi par an. Le pire, c'est ce que cela souligne de la déconnexion de nos élites politico-affairistes (mon Dieu je néologise à la Ségolène Royal, mais elle n'a pas tort...). Cette nomination signifie ni plus ni moins que l'on peut promouvoir un type qui est enseigné dans toutes les écoles de management comme ce qu'il ne faut pas faire. Car la France plus qu'ailleurs fonctionne ax côteries, aux copinages et aux embrassades. Darcos débarqué voulait Versailles qui irait à Pégard, à chaque fois pour mauvais services rendus à la nation. Rama Yade congédié trouve un poste à 12 000 euros par moi. Aillagon, qui s'était mis tous les intermittents à dos dirige Versailles et conseil Pinault. Dutreil, pitoyable ministre des PME et battu à Reims pantoufle chez LVMH pour une blinde... Et ainsi de suite ad libitum, ad vomitum...

Que le politique magouille par calcul électoral permanent, cela me consterne, mais je peux presque l'entendre: la peur n'est pas une vision du monde, dans l'absolu, en pratique, ils ne gouvernent que par cela. Mais quelle mouche peut bien piquer les chefs d'entreprise. Quelle mouche tsé tsé en l'occurence, les empêche de se réveiller ? Pourquoi continuer à accorder sa confiance et tous les avantages qui vont avec à un homme de 69 ans quand on peut se racheter à peu de frais en l'éloignant définitivement des business...

Au-delà de la légitime condamnation morale que m'inspirent ces pratiques (dans ce qu'on appelle le réflexe Bernard Guetta, ne pas voir plus loin que le bout de son indignation), elles me dépriment surtout en ce qu'elles obèrent toute capacité à changer le système. Pour une fois, la doctrine écologique ne prévaut pas : ne recyclons pas les déchets du libéralisme, jetons les...

Demain, nous finirons la semaine en ce jour anniversaire de la naissance de Freud, d'Orson Wells et de mon grand frère et j'esssaierai de trouver un rapport d'ici là... 

Les commentaires sont fermés.