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23/05/2011

Conne quête vs Tom oh boy !

Confrontation.jpgL'idée de la critique croisée -prisée par les nouvelles écoles critiques en mal de trucs intéressants pour innover et se démarquer- me laisse plutôt froid. Wagner et Haddaway / Flaubert et Yann Moix, toutes ces oppositions improbables où l'on fait ressortir que, n'est-ce pas, tout peut être mis en parallèle tant qu'on est là pour servir l'art, j'y crois que pouic.

Ce préambule posé, je voulais quand même en faire au sujet de deux films : La conquête et Tomboy. J'étais certain d'adorer le premier, pour sa matière, son casting, sa bande-annonce et sa mauvaise critique dans Télérama, signe de qualité du film... Je fonçais.

Le second m'ennuyait par avance, branlette pour lecteurs de Libé, xème pseudo réflexion sur l'âge tendre. Je renâclais fortement. Je tournais les talons, même. Et puis, très vieux médium, deux amies m'incitaient sans détour à y aller. Leur avis valait viatique. Je cheminais.

Le problème de La conquête est dans la bande annonce. On a déjà vu le film. Même si Bernard le Coq est bluffant en Chirac et Podalydès en Sarkozy (les autres sont beaucoup plus discutables) le film fait pschittt... Pour les geeks de journaux politiques comme moi, toutes les répliques sont connues et le film semble avoir été brodé autour, comme une grosse série, rythmée par quelques bonnes saillies verbales.

A la différence près que les politiciens n'ont pas vocation à être scénaristes et que le procédé, plaisant, lasse très vite à la dixième phrase choc, rassemblées d'ailleurs dans la bande-annonce. Par ailleurs, on voit trop que le film a été écrit (Rotman) par un type qui méprise Sarkozy. Et cela sonne creux, on ne voit que les failles du petit garçon, ses tocs et sa dépendance à sa nana. On ne voit pas, à part face à Chirac, la bête politique; le tueur. Or, pour gagner cette bataille-là, il doit falloir un peu plus que les rodomontades dépeintes dans le film. Plouf...

Séance de rattrapage hier. C'est un film de crise. Econome. Economie de plans, de gros plans, de temps (1h22), de répliques. Un film qui sonne juste tout du long. Où les deux jeunes actrices ne sont même plus des actrices, ce qui est compliqué avec des comédiens si jeunes. On revoit des scènes que l'on a tous vécu : dans le bain, avec les parents, à table, lors d'un baiser furtif et honteux ou encore dans un "action ou vérité" saisissant de réalisme. Surtout, en évitant toute dérive trash ou voyeuriste, toute facilité vers le cliché, Céline Sciamma réussit un très, très beau film.

Demain, nous tenterons d'imaginer ce que peut être le quotidien de Moscovici, Cambadélis ou le Guen depuis dix jours. Je les vois  mangeant des Chocapic en robe de chambre, avec LCI ou I Télé en boucle, en pleurant devant une photo de DSK....

Commentaires

La conquête

Monter les marches de l’histoire
Suppose d’autres talonnettes
Qu’un scénario convenu
Flairé sur le glacis de Paris Match

L’homme rencontre sa caricature
Laissant la réalité au bout du fil
Qui tourne les tisons de l’Élysée
Du haut de son palace romain

Le mariage à trois explose en plein vol
Parce que les deuxièmes rôles ont la vedette
Quand il faut darder du soleil politique
Au firmament d’une victoire quasi militaire

Écrit par : Atlas | 23/05/2011

Ha bah je préfère drôlement tes quatrains à tes considérations sur les rapports hommes / femmes !

Écrit par : Castor Junior | 23/05/2011

J'étais curieux de lire des critiques sur ces deux films... Je ne suis pas déçu.
s.h.

Écrit par : shaton | 23/05/2011

Meuh !

Je ne tiens pas là à raviver la polémique. On la retrouvera un autre jour. Je te fais confiance.

Écrit par : atlas | 25/05/2011

Je peaufine effectivement, je rouvrirai le chapitre...

Écrit par : Castor Junior | 26/05/2011

Les commentaires sont fermés.