08/06/2011
Et si les outrances sur le RSA lançaient un débat sur la baisse des salaires?
La blague saumâtre serait restée dans la bouche de Wauquiez, j'aurais accrédité la mauvaise parole. La petite envie de se faire remarquer. Là, JF Copé soutient et arrive avec mesure chiffrée à l'appui : 5h à 10h par semaine minimum rémunéré sinon on coupe les allocs. Voilà voilà.
Je vous le dis tout net, nos pelouses de stades et parcs municipaux n'auront jamais été aussi propres. Moins de papiers par terre aussi et peut être également plus de bonnes volontés pour faire traverser la rue aux enfants.
Non, mais qu'est-ce que c'est que ce mythe selon lequel il existerait des millions d'emplois qui attendent là, tapis dans l'ombre et que si demain on "libérait les énergies" tous les allocataires de France du RSA pourraient joyeusement travailler 5 à 10h par semaine ? A l'évidence, tous les technos ultra-diplômés, ultra insérés, ultra-réseautants n'arrivent pas à rentrer dans la logique, la mécanique implacable de l'exclusion. Qu'ils aillent visiter des entreprises d'insertion, qu'ils aillent voir ce qui se propose au Pôle Emploi pour bien voir que les chômeurs et autres allocataires du RSA ne snobent rien ou si rarement. Non, je ne peux pas croire, dans leur entourage il y a bien une bonne âme aguerrie de ces réalités. Et je me suis dit, bon sang mais c'est bien sûr...
En fait, tout a été calculé dans la plus pure tradition sarkozyenne depuis 10 ans : du bluff, de l'outrance et un pas en arrière pour faire avancer de vrais reculs au niveau de l'intérêt public. Là, ce boy scout de Wauquiez qui se morfond dans son secrétariat d'Etat aux relations européennes veut se faire les dents pour montrer qu'il mérite le Travail ou Bercy en 2012, un gros truc, quoi. Mais il faut donner des gages, il est trop sage et la droite sociale, c'est out. Il voit monter le ressentiment et le ras le bol des assistés. Il échange avec ses potes hauts fonctionnaires et managers dans le privé qui lui expliquent tous par A+B que le chômage en France a une cause unique : le coût du travail. Problème, après les retraites, difficile d'aborder un thème aussi sensible de façon frontale. Donc, il faut biaiser, prendre un chemin et un thème de traverse pour planter ses dents dans la nuque de la bête. D'où le RSA. Passé les sorties poujadistes et les ripostes associatives sur l'inexistence de travail, une fois qu'on aura bien démontré à la France ébahie que le marigot de l'emploi s'est asséché, Sarkozy pourra proposer pour 2012-2017 son nouveau slogan : "travailler moins cher pour travailler tous". Evidemment, il commencera par baisser le coût du travail puis par supprimer le RSA en disant que c'est un coup de pouce aux collectivités territoriales à qui il évite des dépenses et alors les gueux en seront réduits à accepter n'importe quel travail pour survivre...
Pour info, la photo est une valse. A deux ou à trois temps, mais c'est toujours sur un tempo voluptueux que l'on se fait enfumer.
08:49 | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Merci pour cet article !!!
Ah là, oui, j'aime...
Écrit par : Nath | 11/06/2011
Les commentaires sont fermés.