02/08/2011
Very pleasant trip
Pour le mot on eût pu dire "very good trip", mais ça orienterait vers une fausse piste. Ce n'est pas nécessairement "bloody good", mais assurément plus que plaisant. Pour un 1er août c'était même délicieux. Surtout après. Pas comme pour le dentiste ou "l'après" signifie le relâchement de la trouille, la fin de la douleur. Plutôt comme l'après-goût d'un whisky vieux qui remonte doucement.
Là, c'est le message du film qui se distille le temps de sortir du cinéma et de traîner jusqu'au bus. Pendant quelques stations, même, on garde en hypophyse (l'équivalent cervical "d'en bouche") le goût de ces échanges verbaux syncopés et l'on regarde Paris la nuit en pensant sens de la vie, crise de la quarantaine, imbéciles heureux, génies incompris, à quoi bon le succès ou encore pourquoi on fait des enfants. Le film parle de tout ça avec ce style inimitable des anglais, mordant comme ils mordent pour se venger d'avoir de la si mauvaise bouffe.
C'est d'ailleurs, ça, le pitch. Un acteur en passe de rompre avec sa nana invite un autre comédien qui connaît moins le succès pour remplacer sa nana au pied levé dans une tournée des grands ducs. Officiellement, donc, le film parle de bouffe. Mais ça c'est le chic anglais, chez nous ça donne les Grands Ducs, le Bonheur est dans le Pré et on salive devant l'écran. Là, malgré l'heure tardive, mon estomac ne m'a pas tiraillé une seconde, on les voit baffrer et ça ne fait rien. Boire, déjà, les muqueuses salivent... Les anglais quoi.
Parfois, ne le cachons pas, 1H46 de discussion, il y a des creux. Pas des blancs, car les deux compères meublent tout et l'on déjà arrivé. Mais des moments où la discussion s'enrayent un peu, comme une blague que l'on ne sait pas arrêter à temps. Mais un verre de Chablis premier cru (aux frais d'un journal, cette vision de la presse !) plus tard, ils relancent la machine. La fin ( sans coup de théâtre, rassurez-vous) s'étale un peu comme pour mieux contraindre le spectateur à réfléchir à ce qu'il a vu comme un agent immobilier qui s'exclamerait 'vue imprenable sur la mer" devant une grande bleue qui nous fait face. Il y a ces légers défauts qui le rendent d'autant plus plaisant et vu la concurrence du moment, si l'on veut se faire une toile, avant le resto (ou les bières), on aurait tort de se priver.
07:17 | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Bon j'aurais peut-être dû opter pour ce film. Je suis allée voir En ville, parce qu'il y a quelques années j'avais vu une belle expo de Valérie Mréjen. Je suis assez déçue; il y a de beaux moments, mais gâchés par une mise en scène convenue
Écrit par : Yola | 02/08/2011
Merci de l'info, je m'épargne 2h ainsi en ce moment elles sont comptées les heures avant les vacances !
Écrit par : Castor Junior | 02/08/2011
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