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04/09/2011

Un patronat fou fou fou....

md_613.jpgLa lecture de cet article a illuminé ma journée... 4% des dirigeants d'entreprises auraient des tendances psychopathes. Pas pénible, toujours sur votre dos ou à épier vos mails par dessus votre épaule. Non, non, "psy-cho-pathe", comme Nicholson dans Shining. Celui avec qui tu ne veux pas être bloqué dans un ascenseur, qui te donne dans des sueurs froides quand il te propose un café ou de te ramener en voiture. Etude anglaise, reprise par The Guardian (censé être sérieux) et explicitée là :

http://www.slate.fr/lien/43137/psychopathe-dirigeant-entr... 

Le plus drôle c'est d'imaginer les réactions que cela pourrait susciter au MEDEF, ou dans des cercles patronaux encore plus drôle (ça existe) comme Croissance Plus, plein de jeunes yuppies... Ils diraient que c'est des conneries. Car en France, les patrons ont parfois une image de salaud qui piquent de l'argent ou abusent des faiblesses du peuple, mais ils ne peuvent pas être fous car pire que tout en France, il y a les fous.  Si ce genre d'article fait l'effet d'une déflagration (bon, minime, je le reconnais, mais en Angleterre, ça les a choqué) c'est que nous continuons à avoir des représentations archétypales de la folie comme le souligne cette émission de France Inter ce week-end. Ce reportage se déroule à Cadillac ville connue non pour ses bagnoles mais parce qu'elle abrite une communauté de personnes un peu dérangées plutôt que de les garder en hôpital. http://www.franceinter.fr/emission-interception-cadillac-... 

Il y a des encadrants en masse, bien sûr, qui tentent d'aider à atténuer les souffrances, mais comme il le rappelle bien eux mêmes "l'habitude de l'hôpital peut mener à de mauvaises manies débouchant sur une chronocisation du soin". Et, bon an, mal an, tout cela ne se passe pas plus mal qu'avec des personnes dites "saines"....

Plus largement, cet article m'a mis mal à l'aise tant il m'a rappelé les problèmes entretenus par les français avec la marge (non brute...). Les déviants, les désaxés, les fragiles. Du coup, on les gomme et on les nie; leur niant par là même toute possibilité de s'épanouir, voire de réussir aussi bien que les autres. "Chirac ne peut être sourd sinon il ne ferait pas son métier" disait le vraiment pas regretté car très péniblement présent, JF Copé... Et toute une litanie de ce genre de commentaire misérabilistes. Pourtant, nos puissants, chefs d'entreprises ou pas sont tout aussi malades que tout à chacun. 4% me paraît même un peu faible, mais je n'ai pas mené l'enquête. Comme disait Rocard lui même "DSK, c'est dommage, il est doué, mais il est manifestement malade". Sarko non plus ne tient pas ses nerfs. Dans d'autres registres, Edouard Stern a bien été retrouvé ligoté tout de cuir vêtu, Delarue arrivait à produire 15 émissions très regardée avec dans le nez la 1/2 du PIB du Mali... Ce culte de la performance encensé comme jamais depuis les années 80 et très bien décrit par Alain Erhenberg mène inévitablement par d'autres types de folies, mais que l'on ne veut pas voir... 

Quand on ne les arrête pas, ces tarés en liberté, ça donne Berlusconi, Kerviel ou Madoff. Mais on préfère ne pas parler de folie mais "d'erreur du système". Nous sommes donc dans la plus grosse panade depuis un siècle à cause d'un dysfonctionnement. En réaction, d'autres partent en vrille, comme Richard Durn à Nanterre. Erwan Larher avait montré à quoi ce genre de conneries peut nous mener dans son roman qu'avez vous fait de moi ? et si le livre se lisait avec grand plaisir, le monde dépeint, lui, ne donnait guère envie. M'est pourtant avis que la réalité a dépassé la fiction...

Demain, nous écouterons avec un grand intérêt le récit de 24h de planque devant chez DSK Place des Vosges: misère du journalisme, journalisme misérable...

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