Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

26/09/2011

Russie, 24 années chrono

24-show-goes-carbon-neutral.jpgQue faut-il retenir de l'info du week-end ? Quelques sorties salées d'une couronne yougoslave qui donne des caries à tous les chicots de l'UMP ? La prise du Palais d'Hiver du Luxembourg par le centre droit (le PS) qui va vraiment rétablir l'égalité des chances pour tous les français ce week-end ? Voilà ce qui fait la une des journaux. Sur 6 pages... Et au milieu des journaux coule une rivière de larmes, celle des opposants russes.

Dans une indifférence feutrée, une des principales puissances mondiales, l'un des deux empires du XXème a été le théâtre d'une pantalonnade, d'une parodie de démocratie plus navrante que dans les potentats africains qui déchaînent invariablement nos parlementaires les plus vertueux. Vous les avez entendus, là, hurler à la mort ? Ou sont-ils avec les trémolos dans la voix, les Kouchner, les BHL, et autres Juppé, Longuet et tous ceux qui ont de la démocratie plein la bouche dès que les caméras affleurent ? 

Rappelons le pitch : Vladimir, ex agent du KGB au pouvoir depuis 2000 après avoir considérablement aidé Boris a se fatiguer en le resservant en vodka est resté deux fois 4 ans au pouvoir. En 2008, il devait donc se retirer, mais cela le navre un peu. Alors, il met Dimitri à sa place mais en exigeant d'être premier ministre. En Russie, le premier ministre n'avait aucun pouvoir sous Vladimir (moins que Fillon chez nous, c'est dire) mais miracle constitutionnel, depuis que c'est Vladimir, il a à nouveau suffisamment d'influence pour briller au G8, G20 et autres... Entre temps, il demande à Dimitri de changer la constitution pour que le mandat passe de 4 à 6 ans. Des journalistes occidentaux en sont sûrs, "Dimitri n'est pas celui qu'on croit, en 2012 il se représentera face à Vladimir". Blague.

Vladimir lui ayant fait comprendre qu'une velléité d'opposition vaudrait à toute sa famille éloignée et à lui même un sort comparable aux déchets envoyés vers l'incinérateur, Dimitri s'est effacé avec toute la discrétion d'un sénateur MODEM. Et là, ça devient beau : les duettistes de l'exécutif ont dévoilé leurs plans pour la Russie jusqu'en 2024. 2-0-2-4. Soit 24 ans de règne. Rappelons que les opposants (Kasparov, Limonov, Bogdanov, rayer la mention inutile) ont à peu près autant de chances d'être élu que Philippe Poutou (c'est le leader du NPA, je crains qu'en notoriété spontanée, il soit assez bas...) d'être appelé à remplacer François Baroin à Bercy d'ici avril prochain. Ce n'est donc pas impossible, maintenant...

24 ans. Une génération entière, à peine moins que Ben Ali, dix ou quinze de moins que Moubarak ou Khadafi, mais on reparle en 2023 : il peut le faire... Quand il annonce au peuple russe qu'il en reprend pour 13 ans par anticipation, pas plus de 200 manifestants sur la Place Rouge, tu parles d'une démocratie.... Et vous entendu Sarkozy, le nouveau hérault des droit de l'homme, s'élever contre cela ? Obama ? Cameron, Merkel, Zapatero, allo ? Bon.

Quand j'étais à St Pétersbourg il y a 2 ans (qui ne s'appelle malheureusement plus Léningrad), le fait même de prononcer le nom de Poutine entraînait une vague de soupirs. Pas des yeux écarquillés comme si nous étions en danger, pas des hourras non plus, non. Des soupirs. La dictature larvée. Celle qui a gagné car, après 70 ans de régime autoritaire, le peuple n'en peut mais de la politique. Alors, tant qu'on leur laisse un peu de liberté économique, ils sourient. Bien sûr, le nombre de nostalgique du communisme augmente chaque année, mais pas au point de se soulever contre Poutine. L'idée même de se lever n'existe plus chez les russes. Vous pourriez bien envoyer 2000 émissaires pour les booster via Facebook, la Place Rouge serait vide, devant nous marcherait Vladimir, il avait un joli nom notre guide, Vla-di-mir... 

Demain, nous irons courir dans les allées de ce jardin progressiste, le Luxembourg

Commentaires

Une fois n'est pas coutume, j'ai bien rigolé en lisant ce petit topo.
Je suis bien sûr venu pour voir pouvoir lire un large satisfecit relativement au changement de propriétaire du lieu de course à pied. Eh bien non ! je t'ai rarement vu aussi sobre.

Le w-e n'étant pas le jour où on suit l'info. Je me suis demandé : qu'est-ce qui s'est passé en Russie.... Ah wai... l'officialisation d'une annonce. Bon. Pas très important du point de vue de l'actualité, s'il faut l'apprécier par le changement qu'elle entraîne.

Par contre, le séisme politique en France est bien réel.
Disons-le la déculottée est cinglante.
Cependant, en me couvrant du porte-voix de Madame Soleil, je pense qu'avec un local à gauche, un hémisphère législatif à gauche, et les français aimant la cohabitation dans une forme de mélange, je ne pense pas que cela favorise le changement pour l'Elysée 2012. Même si le discours populaire doit obligatoirement être tourné du côté du carnage.

Écrit par : atlas | 26/09/2011

Séisme politique ? Petit quizz : cite moi trois changements importants du au Sénat depuis, mettons 50 ans... Bon.

Disons que le Sénat a corrigé hier un rattrapage arithmétique depuis 10 ans, il reste cependant une anomalie démocratique. Je ne pense pas du tout que cela influe sur 2012... Charon élu et Balkany battue: c'est bien l'Erostrate qui est visé et la colère sourde très fort désormais

Écrit par : Castor Junior | 26/09/2011

Les commentaires sont fermés.