01/11/2011
La pensée hors la loi du Figaro Magazine...
Non mais de qui se moque t'on ? Il y a quelques mois déjà je m'étais égosillé devant une couverture de ce torchon présenté comme un organe de presse où l'on voyait un bienheureux dans un hamac avec ce sous-titre "voyage dans la France des assistés". C'était révoltant. Mais une aimable plaisanterie comparée à cette nouvelle édition du titre.
L'indignation est plus subtile... Pas tant dans l'imagerie (encore que) que dans le titre. A l'image de la Sarkozye triomphante, cette droite décomplexée qui emmerde l'Etat, mais qui en même temps n'a plus que lui pour la sauver. Les crocs de boucher je ne sais guère, mais les saisies sur compte bancaire, ça devient urgent et salutaire. Comment peut-on, alors que la dette publique s'envole à cause d'un laxisme fiscal outrancier, inciter nos compatriotes à gruger la nation encore plus ? Ils pensent peut être que l'armée des humbles va payer comme à l'accoutumée ? Mais elle n'a pas les moyens alors que le pays, en richesses, ne s'est jamais si bien porté. Le populisme a changé de camp, les traders ne savent pas regarder des comptes publics, manifestement. La France compte 13% d'habitants sous le seuil de pauvreté et bien plus qui ne sont pas assujettis à l'Impôt sur le revenu, le rêve du Figaro Magazine est sans doute de les y contraindre...
On voit donc ce businessman en uniforme - chemise blanche, cravate noire- qui, d'un index autoritaire stoppe la courbe des impôts. Cette maladie redistributrice ne passera pas par lui. Outre que c'est moralement très condamnable, ça en dit plus que long sur les incroyables incohérences de cette droite qui se met quasi hors la loi : on nous rebat les oreilles avec l'identité nationale et on critique l'immigration qui fait venir des chômeurs. Mais les immigrés, c'est prouvé à l'envi, occupe les postes dont personne ne veut plus, dans des conditions thermiques ou horaires impossibles. Dans les maisons de retraite, les centres de déchets ou de recyclage, dans les centrales nucléaires...
Quand à l'identité nationale, mais reparlons-en avec eux : aime t'on la France quand on la quitte fiscalement ? C'est les futurs Hugo qu'on assassine ! En empêchant les subsides de tomber dans les caisses de l'Etat, on fait de l'Education Nationale et du système de santé les deux plus grands plans sociaux de ces cinq dernières années.
Alors moins d'impôts, bon, mais moins d'impôts pourquoi ? Comme les Tea Parties aux Etats-Unis, le mouvement suggéré par le journal placé sous la coupe d'Etienne Mougeotte drague les fameuses "classes moyennes". Les classes hautes, le 1% et surtout le 0,1%, payer moins d'impôt cela devient impossible, ils ont déjà tellement tout ôté que moins de 8% comme Bettencourt ou Arnault, ça devient complexe... Là, le projet porte donc sur les salariés moyens. Charge à Baroin et Pécresse d'inventer des taxes sur les sodas, le whisky, les carottes râpées, le cachemire ou les tabourets de bar. Pas besoin d'être grand clerc pour voir que tout cela ne tient pas debout...
Hors la loi pour hors la loi, en 2012 il nous faudra plus que jamais un Robin des Bois qui sorte de Sherwood ou des forêts solognotes pour aller détrousser les abonnés du Figaro Magazine...
07:58 | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
heureusement, ce matin, pour rassembler la Nation, une photo de Giulia en couverture du quotidien.
Personne ne peut être CONTRE les bébés ?
Voilà le peuple rassemblé !
Écrit par : Ema | 01/11/2011
En une de la pravda ? Faut vraiment que je le lise un peu plus... Sinon, Corinne Maier est contre les bébés, avec son "No Kids", mais je concède, elle est assez minoritaire.
Écrit par : Castor Junior | 01/11/2011
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