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15/10/2012

Courage, Peillon !

0000107_aff_001_med.jpgDécidément, je suis peillonophile. Pas peillonolâtre, ses revirements de Ségolène Royal à DSK avant de rallier Hollande me gave. Ces sorties malheureuses ou trop impulsives sur Martine Aurby et autres me navre. En revanche, le ministre Peillon m'enchante. Pour une seule raison : son courage et son honnêteté politique qui s'engage pour l'intérêt général avec une garantie absolue; son amour du temps long. Fait trop rare pour être remarqué dans une époque politique gangrenée par le temps court, l'ultra réactivité et la capacité à faire front devant les caméras, en rebondissant sur les faits divers et autres petites phrases. Une bonne réforme passe au JT et s'explique aisément. Peillon ne veut rien de cela. Quand on regarde dans le détail ce qu'il propose pour notre Ecole de la République, les bienfaits se feront sentir en 2022. 

Alors, Vincent Peillon affleurera la soixantaine et on aura largement oublié les mesures prises. Les bienfaits enregistrés lors des nouvelles évaluations internationales avec des gamins de 6ème rentrée en maternelle puis en CP sous Peillon, tout le monde les attribuera au ministre de l'époque. Tant pis pour lui, tant mieux pour les gosses et les autres. 

Hier, en marge de l'affaire de cette élu d'EELV désireuse de compléter ses revenus en mettant un peu de hash dans les comptes en Suisse, Peillon a eu le courage immense de relancer le débat sur la dépénalisation du cannabis. Oui oui, courage. A l'évidence, il se met toute l'UMP martiale, de Copé à Fillon, à dos. Déjà Baroin qui n'est pourtant pas le plus virulent, sans va t'en guerre... Mais au PS aussi, on freine des quatre fers. Rebsamen voulait y réfléchir, mais l'homme qui a la main sur ce dossier, c'est le petit caporal Manuel Valls. En bon fils spirituel de Sarkozy, sa position sur la question est caricaturale: le problème c'est de massacrer les dealers. Evidemment, les descentes de caves sont plus télégéniques que les discussions avec les différentes parties prenantes pour tenter d'imposer un contrôle public sur les drogues douces dans une logique de responsabilité en matière de santé publique (faire circuler des trucs non frelatés) d'économie (ne pas laisser l'économie parallèle gangrené les quartiers sensibles et remettre 2 milliards d'euros de marchandises dans l'économie officielle) et évidemment de sécurité. 

Là encore, si la position de Peillon s'imposait, à court terme, l'effet serait sans doute dévastateur. Dealers en colère contre le manque de subsides, quelques nouvelles jacqueries dont se délecteraient BFM TV et autres ersatz de journalistes. Mais, à moyen terme, sans doute la face de nos villes, les rapports police citoyens et autres sujets rentreraient à nouveau dans un cercle vertueux. Valls étant vice président comme disent les autres, Ayrault et Hollande diront à Peillon de la jouer profil bas, déjà ce matin il parle de "réflexion personnel", synonyme bien connu de "j'ai parlé trop vite". En tout cas, grâce à lui, ce débat de salubrité public est relancé. Qu'il en soit remercié.

Commentaires

A court terme, pas sûr qu'on puisse parler de courage payant...
(mais les petits ruisseaux, etc)

Écrit par : secondflore | 16/10/2012

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