13/05/2013
105 brutes attaquant un Gentil...
Manquait plus que cela pour définitivement réconcilier la Nation et les politiques : Guaino se prend pour Clint Eastwood. Comme Clint, il se lève seul, sur de son bon droit et va rétamer la gueule des méchants. En chemin, il trouve quelques acolytes et la justice triomphe. Dans le remake français du " Bon, la brute et le truand" la liberté scénaristique est assez étonnante puisque les justiciers veulent aller faire la peau... aux VRAIS justiciers...
Je suis tombé hier sur l'émission politique de France 5 où Guaino invité ne comprenait vraiment pas, sincèrement pas, en quoi son attitude pouvait être choquante. Il commença par une longue tirade sur le Mur des Cons. Pas nécessairement bien inspiré. Puis, il fit un détour sur cette histoire de lettre, mais l'on sentait bien qu'il souffrait de devoir répondre à pareille question. Il persistait et signait. Le juge Gentil bafouait les principes élémentaires de la République et puis de toutes façons, c'était un homme solide, il n'allait pas se laisser impressionner par une petite bafouille. La journaliste lui fit tout de même remarquer que c'était inédit dans l'histoire de la République, mais Guaino inversa le propos en arguant que le véritable caractère inédit était qu'on vienne l'emmerder. Guaino si prompt à péter les plombs et à quitter les plateaux se tint calme. Peut être parce que Caroline Roux, la journaliste qui sait être fort pugnace avec d'autres têtes ( je l'ai vu triturer Arnaud Montebourg, Pierre Moscovici, titiller Mélenchon (sans succès) ou encore Eva Joly) fut plus sympathique avec l'ex plume de Sarkozy, elle qui a épousé Laurent Solly, le nouveau DG de Facebook après avoir occupé le même poste chez TF1 en transfuge de chez... Sarkozy Nicolas. Mais je pense sans doute à mal.
Quoi qu'il en soit, même sans parler de la connivence journalistico-politique, le plus grave dans cette histoire, c'est les 105. Guaino est jobard, il avait insulté un député (Jérôme Guedj) en direct et globalement souffre peu la contestation. Qu'il se croit à nouveau parti dans je ne sais quelle croisade pour une politique plus noble, grand bien lui fasse. En revanche, que 105 députés sur 194 élus UMP (soit plus de la moitié d'entre eux) s'essuient joyeusement les pieds sur la séparation des pouvoirs, il y a de quoi pleurer... Et d'espérer que pour leurs vacances d'été, au lieu de revoir des Westerns en DVD, ils se mettent à lire je sais pas moi, L'Esprit des lois de Montesquieu, par exemple...
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