20/05/2013
Vers un Jeunothon ?
Aujourd'hui, la France se lève de mauvais poil. Non seulement la météo rappelle la Toussaint, mais en plus le jour férié est sucré à cause des vieux. L'élan de sympathie et de compassion pour les ancêtres n'est pas venu tout seul, il fallut quand même que 15 000 rôtissent en 2003 pour que l'on se décide à se dire qu'il fallait peut être un peu de monnaie pour les plus fragiles d'entre nous. D'ailleurs, le politique a profité pour consacrer cette journée aux personnes dépendantes dans leur ensemble, intégrant le champ du handicap qui dispose pourtant déjà de fonds publics infiniment plus conséquents et que les personnes handicapées n'ont pas spécialement plus péri lors de l'été 2003...
10 ans après, le changement de perception des plus fragiles d'entre nous n'a pas totalement réussi. Litote. Néanmoins, avec ces piqûres de rappel médiatique du pourquoi il faut bosser un jour férié, le débat progresse. Dès lors, ne devrions nous pas en profiter pour faire avancer la grande cause supposée opposée: les jeunes. Mais oui, aujourd'hui, une hypocrisie confite pousse à idolâtrer de façon aussi aveugle qu'inefficace, la jeunesse. Trouvez moi un politique ou une entreprise qui n'aime pas les jeunes. Bien, maintenant trouvez moi un politique non contraint ou un dirigeant non obligé qui ai laissé des responsabilités à des jeunes personnalités. Le grand écart doit être un brin douloureux...
Hollande en a fait sa priorité absolue. Pas seulement par calcul électoraliste. Les jeunes votent plus à gauche, mais surtout les jeunes ont un vote très déterminé par leurs parents et les dérangés du bocal qui manifestent encore devant le Panthéon pour demander un référendum sur le mariage pour tous (on a les combats que l'on peut) ne risquaient pas de bouger de bulletin de vote. Mais les jeunes ont des parents qui s'inquiètent pour leur descendance et il s'agit de les rassurer, de montrer qu'on aime et qu'on se préoccupe du devenir des gosses. Qu'on ne les oublie pas. Qu'on est concerné par les 25% de chômage des jeunes. Dans le même temps, la masse dérisoire de jeunes permet aux dirigeants de s'en foutre. Alors on fait semblant, on leur organise des Assises (alors même qu'à cet âge là on doit pouvoir se tenir debout) on leur nomme un Haut Commissaire (pas sûr que ce soit une appellation qui leur plaise) et même on leur agite des concours comme autant de hochets. Dernier né, le Cercle des Economistes donne la parole aux jeunes pour imaginer 2020. Attali fait la même chose avec son économie positive : il a réuni les jeunes. Partout, on les écoute, on les consulte, on les ausculte avec une mine concernée et grave. Et puis on claque la porte...
Aussi, je crois qu'on devrait sucrer un second jour férié et avec les 2,5 milliards d'euros ainsi récoltés, créer un Jeunothon, géré par les jeunes. Ca se serait rigolo. Au pire si ça plante, ça ne serait pas pire qu'une TVA sur la restauration et ça ne profiterait pas à une corporation, c'est déjà ça...
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