Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

17/06/2013

Et si la fermeture des sites de poker était une bonne nouvelle ?

abba-the_winner_takes_it_all_elaine(1).jpgLes cimetières d'entreprises sont peuplés de gens inoubliables. Comment ne pas se lamenter, ne pas déprimer, ne pas s'accabler devant la lecture des journaux où les plans sociaux les disputent aux restructurations, aux plans de départs volontaires ou plus prosaïquement, aux licenciements. Dans ce contexte, quel que soit le secteur concerné on s'en vient à désespérer. Regardez la lénifiante unanimité qui va accompagner le salon du Bourget : 15 000 emplois à créer. Eu égard à la gravité de la bataille actuelle dans le pays, pas le moment de faire la fine bouche sur 15 000 emplois ? Que néni ! Donc viva ces créations de postes chez les marchands de canons. Plus les Mollahs tireront sur la foule, plus les généraux stipendiés en Afrique du Sud ou en Birmanie auront besoin de mater la foule avec du Made in France, plus nous nous redresserons. Hissez haut les drapeaux ! Et fièrement, encore...

La même logique pourrait pousser Hollande François, qui n'en est pas à un désaccord près avec ses alliés écologistes, à accélérer les choses sur le dossier du gaz de schiste. Qui pourrait s'en réjouir ? Ceux qui tentent le coût de bonneteau d'obtenir, pour à peine une décennie, une énergie moins chère et quelques milliers d'emplois en CDD... En occultant sciemment l'immense désespérance ultérieure et surtout l'état des sous-sols, ravagés pour l'éternité... Pour l'écrasante majorité des français, le coût sera amer.

Pourquoi et comment se fait-il qu'aucun politique ne prononce cette évidence pour tous les économistes non affiliés et même tous les responsables d'entreprises honnêtes :  la croissance, telle que nous l'avons connu avec les trente glorieuses, est finie. Selon nos indicateurs de richesses actuels, nous allons à l'évidence vers des décennies de croissance plate, voir nulle. Les dépenses de santé et d'éducation vont continuer à exploser et il est impensable de trouver les recettes à mettre en face. Tous les Total et les BNP n'y suffiraient pas. C'est donc toujours à l'évidence vers une autre croissance qu'il faut aller. Et donc une autre économie.

Ceci pour dire que, une fois n'est pas coutume, je me réjouis de la perte de quelques emplois : celle des responsables des sites de poker en ligne. Partouche, le roi des Casinos, vient de fermer ses sites et les concurrents y songent aussi. En cause ? La loi française qui taxe trop les joueurs et incite les sites à être trop intrusifs dans les coordonnées des joueurs. Hossona, enfin une loi intelligente ! Le Poker, ce jeu qui, comme beaucoup d'autres, se fonde sur cette superbe chanson d'ABBA, "the winner takes it all", le gagnant empoche tout comme on dit chez Molière.

Cette pensée a métastasé dans le capitalisme financier récent et la chose n'est pas une plaisanterie concernant le Poker dans la mesure où ce jeu est devenu un nouveau miroir aux alouettes. Les sommes investies lors de la libéralisation des sites de paris en ligne, le profil des nouveaux acteurs (Partouche, Stéphane Courbit, Marc Simoncini, Patrick Bruel) peu empreints de philanthropie, souligne qu'il ne faut pas pleurer cette disparition. Les nouveaux médias érigeant en demi-dieux une poignée de désoeuvrés gagnants des sommes folles sur du bluff à la con, laissant d'autres à poil devraient aussi s'interroger sur ce qu'ils écrivent. Ils se contenteront de crever faute d'annonceurs et là non plus, je ne pleurerais pas sur ces cartes de presse vérolées qui partiront à la poubelle. Du passé foireux faisons table rase. Jouons à la coinche ou au tarot pour la beauté du geste et retrouvons le chemin des emplois durables. 

Les commentaires sont fermés.