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01/07/2013

Entrer dans la lumière en l'éteignant ?

la-coree-du-sud-eteint-la-lumiere-pour-augmenter-le-taux-de-natalite_18367_w250.jpgDe toutes les unités de mesure récentes, une des plus emblématiques de l'époque porte un nom aussi ridicule que possible, mais dit bien ce qu'elle veut dire : le BUM. Le bruit d'unité médiatique et son dérivé internaute, le buzz, semble être devenu un nouveau Graal pour maints décideurs, maints politiques, maints artistes, toujours en devenir selon cet infecte vocable : des wanabees.

Ce mot employé pour les graphomanes non encore publiés semble désormais correspondre à toute une masse indistincte qui fait, agit, mais ne s'en contente pas. Elle voudrait plus. Englués dans un présentéisme intense, les wanabees ne vivent qu'en aspirant perpétuellement. Et pour se faire remarquer dans un loft médiatique si encombré que l'on vire à l'asphyxie, il faut souvent faire preuve d'outrance. D'où des propositions de lois plus folles les unes que les autres, plus dythirambiques, lyriques, excentriques, grandiloquentes. L'Assemblée vire parfois à la foire d'empoigne et au concours Lépine de l'idée la plus marquante et absolument inapplicable.

Or, en ce 1er juillet, dans l'indifférence la plus totale, perdue entre 2 commentaires sarcastiques sur les statuts de l'UMP et l'analyse des résultats du Tour de France, un texte de loi change les choses. Les journalistes parleront abondamment du prix du gaz et de la taxation des CDD, pour savoir si le curseur national va un peu plus à gauche ou un peu plus à droite en fonction des pourcentages de hausse ou de baisse. Ils pourraient parler plus largement d'un texte de bon sens qui oblige, à compter du 1er juillet, les enseignes commerciales à éteindre leurs lumières entre 1h et 7h du matin. Bien sûr, c'est un texte trop mou, à l'image du gouvernement, et on aurait préféré une extension entre 20h et 9h du matin, quand les magasins sont fermés bien sûr, mais quand même, c'est déjà cela. Rien qu'avec ces 6 heures d'extinction, le total des économies d'énergies engendrées sera de 200 millions d'euros. On comprend donc que les commerces préfèrent payer plutôt que de se priver de ce qu'ils pensent être une bonne publicité. EDF n'allait pas les dissuader, préférant encaisser cette dépense énergétique inutile. Cela montre les limites de la seule puissance de la fiscalité pour contraindre les entreprises à aller vers plus de vertu écologique et l'utilité de planification et de radicalité politique. Ca n'a l'air de rien, ces interrupteurs baissés, mais à l'échelle du pays, cela permettra d'éviter l'émission de 200 000 tonnes de CO2. 

200 000 tonnes de CO2 et l'auteur de ce texte de bon sens et porteur d'une utilité sociale énorme est anonyme. Gloire te sois rendu soldat inconnu de l'intérêt général. Signes en plein d'autres à l'avenant...

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