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14/10/2013

Où sont les digues passées ?

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L'antienne revient par toutes les voix des ténors de l'UMP actuellement "quand la gauche est au pouvoir, le FN progresse". D'abord, reste à prouver que la gauche est au pouvoir actuellement. Quand on écoute le blairiste de droite, Moscovici, parler de son obsession à couper les dépenses publiques, favoriser encore le modèle fiscal des entreprises (quand même Xavier Niel explique que l'environnement fiscal français est favorable aux entrepreneurs !!!), il est permis d'en douter. Ensuite, sur le raisonnement en lui même, les faits sont têtus : archi faux. Il faut le répéter sans cesse car ça passe mal. 2002 : 4,8 millions de voix pour Jean-Marie le Pen. 2012, après dix ans de pouvoir de droite, 6,4 millions de voix pour Marine le Pen. +25% en voix, en volume, en masse, c'est ça qui compte. 

Depuis un an, la vague continue indéniablement à s'amplifier et aux municipales et européenes de l'an prochain, mieux vaut se préparer à une dégelée sévère. Cesser de rêver à d'improbables Front Républicain et autres digues politicardes à l'efficacité désormais aussi puissante que la ligne Maginot. A Brignoles, le fameux front a explosé. Une bourgade, dans un contexte particulier, que l'on ne peut comparer à une métropole. D'accord. Mais il faudrait être d'une mauvaise foi infinie pour penser que les barrières de jadis résisteront encore aujourd'hui.

C'est laid à dire, mais nous devons regarder avec une certaine fierté le second tour de la présidentielle de 2002. Personne n'avait hésité. Un niveau de mobilisation très important et 82% de démocrates contre un faible 17% d'anti-système. Cette digue n'existe plus. La présence de Marine le Pen au second tour de 2017 ne relève pas de la science fiction et la lucidité politique exige même de l'envisager pour comprendre l'étendue du désastre. En cas de second tour Copé/Le Pen ou Fillon/Le Pen ou Sarkozy/Le Pen (rayez les mentions inutiles...) le résultat serait sans doute proche du 70/30. Nombre de voix de gauche seraient lassées, désillusionnées, fatiguées de ce manichéisme, exaspérées de petites luttes... Et dans le cas d'un second tour Le Pen/Hollande, 65/35, 60/40 ? Décidément, ce 82/18 appartient au passé...

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