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16/01/2014

La dangereuse vague sur laquelle surfe l'UMP

Video-Teahupoo.jpgRendons grâce à l'UDI et au MODEM. C'est suffisamment rare. Eux qu'on accuse toujours de finasser, de ne jamais être contents ou de louvoyer, ont enfin trouver leur grand vizir. L'homme providentiel qui les comble de joie : François Hollande. Boorlo a une remarque constructive ; il demande des engagements par écrit. Pour des engagements d'une telle ampleur, cela n'a rien d'insultant. Si l'on y songe un instant, le Président de la République s'est tout de même dit publiquement qu'il voulait baisser la dépense publique de 4% en 3 ans et demi. Pour la même promesse -non tenue-  à l'échelle d'un quinquennat, Sarkozy en 2007 s'était vu traité de Thatcher français. Difficile de trouver encore une goutte de sang de gauche chez Hollande.

Les 35 milliards de baisses de charges patronales ne seront pas compensées par autre choses que des économies. Cette année, Hollande adresse ses voeux à la presse, aux corps constitués, aux religieux et aux militaires et zappe les voeux à l'éducation ou à la culture. Même en termes de symbole, ce président à tout abandonné des oripeaux de la gauche honteuse. D'ailleurs, la première décision de l'année était un recul sur la PMA. Je pense qu'on peut arrêter le jeu de massacre à ce point.

A part l'UDI, toutes les voix de droite (moins le FN antisystème et sur ce point, toujours capable de hurler) tout l'UMP aurait du trouver un moyen de saluer l'avancée. Faire une pause. Dire "nous verrons bien comment s'amorce les choses, mais que vous voulez qu'on dise d'autre ? C'est notre programme". Raffarin le madré s'y est risqué. Mais on peut lire dans les philippiques de Bruno le Maire (dommage) ou bien pire de Jean-François Copé et Xavier Bertrand la mauvaise foi portée à un niveau inédit. Manque de méthode, d'efficacité, il y a d'autres problèmes, il a sa cravate de travers... 

Outre que d'un point de vue argumentatif, cela ne tient pas debout une demie-seconde, c'est particulièrement irresponsable d'un point de vue d'aspirants aux statut d'hommes d'Etat. Le dernier baromètre du CEVIPOF souligne un degré inédit de défiance des français vis-à-vis de leurs élites. Et là, pour des histoires de boutiquailleries, à deux mois des municipales, l'UMP ne peut pas unanimement applaudir à son propre discours ? On voudrait en rajouter au foutoir ambiant qu'on ne s'y prendrait pas autrement....

Commentaires

Ce n'est pas la question ici (mais on ne peut qu'être d'accord avec votre article), mais pensez vous vraiment qu'une politique économique de gauche (aussi large que le terme soit) puisse arriver à de meilleurs résultats en terme de croissance qu'une politique économique de droite ? J'ai peu lu d'ouvrages économique mais j'étudie notamment dans ce domaine et il m'apparaît, et il m'est toujours apparu (et encore une fois je me demande si c'est plus ma culture qui me fait tendre à droite ou ma raison) que, en généralisant grossièrement, les politiques de gauche par leurs largesses irréfléchies et leurs mesures structurelles inadéquates ont eu au mieux des effets mitigés mais dans la plupart du temps une inefficacité à court ou long terme. Alors je veux bien que l'endettement ne soit pas forcément un problème en soi, mais au point où j'en suis j'ai l'impression que le seul argument valable des politiques économiques de gauches consiste à dire que ça n'est pas la croissance, l'enrichissement qui fait le bonheur. Ce que je peux très bien comprendre. En gros j'ai l'impression que dans les faits il y a plus ou moins un consensus sur par exemple le fait qu'aujourd'hui réduire les dépenses budgétaires est bon pour le pays, ou plus explicitement encore que déréglementer un minimum le marché du travail est in fine mieux, aussi bien (aussi nécessaire peut-être) pour l'économie entière que pour les travailleurs ! Dans cette optique il paraît normal qu'Hollande tourne les talons et mieux encore, il paraît normal qu'une espèce d'UMPS soit à la tête des pays développés puisque sans avoir établi aucune vérité universelle en économie, il apparaît qu'aujourd'hui des mesures sont évidemment efficaces et d'autres sont évidemment inefficaces, et le conflit ne peut s'attarder que sur les nuances quant à la mise en oeuvre des mesures efficaces.

Écrit par : Alexander | 18/01/2014

Cher Alexander, si un compromis veut dire éviter de passer du soviétisme au trickle down, je comprends. Je dis juste qu'en termes d'arbitrage, Hollande n'a jamais tenté de politique d'investissement social, sur le logement, l'insertion ou la santé et ça me navre....

Écrit par : Castor | 18/01/2014

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