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13/04/2014

Marcher, à perdre la raison

Paris_colmar.pngAprès cette nouvelle manif, les paroles de Jean Ferrat peuplent ma tête. Marcher, à perdre la raison, marcher à ne savoir que dire et n'avoir que toi (la gauche) d'horizon. C'est une chanson triste, mélancolique en diable, mais moins que cette manifestation depuis si longtemps annoncée. Au rassemblement, place de la République, il y avait de la sono et du monde. Pas assez. Mais plus qu'assez.

Pas assez pour renverser le gouvernement Valls, sa politique austéritaire, ses 50 milliards d'allègements. Pas assez pour faire croire à des lendemains électoraux victorieux pour une gauche non libérale. Mais plus qu'assez pour sentir le ras le bol, voir la vivacité de la rancoeur. Dans le détail, comme dans les manifs sans appel précis, très politiques, l'assemblée était assez monochrome. Très blanche, plus vieille et masculine que pour des manifs circonstanciées. Les cortèges en faveur du mariage pour tous étaient autrement plus représentatifs du pays aujourd'hui. 

Concernant les mots d'ordre, je ne sais que dire. Il semblerait que nous étions tous réunis pour nous opposer à l'Europe des patrons, à l'austérité et à la précarité des jeunes. Bon. Pourquoi pas. Je crois pouvoir ajouter sans trop choquer que nous étions également tous contre le racisme et la guerre. Ca n'est guère suffisant... Surtout, cela vous enfonce dans les ornières de la dénonciation, par essence insuffisante. 

Les marches de la campagne 2012 avaient ceci de galvanisant qu'elles s'appuyaient sur un programme, "l'humain d'abord" avec une règle verte écologique, des modes de productions alternatifs, l'investissement massif dans de nouveaux segments d'emplois. Bref, des propositions. Hier, bernique. Il s'agissait donc de pousser un long gémissement même pas pensé. Le pic au moral fut atteint lorsqu'une militante hirsute a voulu me vendre une publication qui titrait sur "l'emprise de la bourgeoisie"... PFFF... N'étant pas dans la détestation de moi même, j'ai passé mon chemin. Cette semaine, une stat effroyable a paru soulignant que les 67 personnes les plus riches de la planète possèdent autant que les 3,5 milliards les plus pauvres. Le même genre de phénomène est à l'oeuvre en France avec une hausse continue de la fortune des 0,01% pour qui la rente rapporte autant, si ce n'est plus que le travail ou même le risque... Difficile de croire dans ce cas que les forces de la finance sont mises à mal. Mais nul revendication d'opposition au trading haute fréquence, à l'inhumanité d'une économie qu'il faudrait supplanter. Une chanson prenait la défense des gentils détenteurs du RMI contre le vilain FMI. Je vois bien l'idée de la rime, mais outre que le RMI n'existe plus depuis 6 ans, cette vision archétypale de trop eu raison de ma marche. Je mettais la flèche et rentrais en faisant un crochet par le mur des fédérés. Le souvenir de cet idéal me remettait du baume, parce que des marches comme ça ne vous donne pas envie de faire un grand bond en avant...

Commentaires

Un taux d'abstention de quelque 40% aux municipales, et des Balkany et autres Bechter réélus malgré tout, ça coupe un peu les jambes…

Écrit par : Yola | 13/04/2014

Yola : tu résumes fort bien le tout... Curieusement, elles ont bien tourné ce matin pour courir sans raison...

Écrit par : Castor | 13/04/2014

Les commentaires sont fermés.