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20/06/2014

Lettre à mon pirate

383px-Piratey,_vector_version.svg.pngMercredi soir, alors que je buvais tranquillement des bières, mon portable se mit à crépiter. Des tas des tas de messages, puis des appels affolés pour savoir si j'étais bien au Mali... Pas besoin d'être grand clerc pour comprendre que ma boîte mail avait été piraté. Je quittais donc mon bar pour retrouver un ordinateur et tenter de restaurer tout cela. Sur le chemin, une pluie de nouveaux messages et impossible d'apporter un démenti puisque le pirate avait pris la main sur mon mot de passe, changer les identifiants, les questions secrètes ou encore le téléphone portable de récupération...

L'urgence, récupérer un mail et se rendre compte que nous sommes désormais des dizaines de milliers... "compte gmail piraté" est une occurence très fréquente sur google. C'est dans ces moments là que je suis heureux d'avoir gardé un mail antédiluvien avec lequel j'ai envoyé mon premier mail il y a plus de 15 ans et qui marche toujours très bien... Ce matin, j'ai récupéré ma fameuse boîte et ces 36 heures m'ont inspiré quelques réflexions plutôt sympathique.

D'abord la fragilité de tous ces systèmes : pour récupérer votre compte, vous écrivez à Google et prouvez votre bonne foi. Mais les questions auxquelles il faut répondre sont "citez des mails que vous utilisez souvent" et des thématiques fréquentes"... Avec le mail intuitif, un pirate trouve les adresses utilisées d'un clic quand aux thématiques, ce sont souvent les titres des dossiers... Rien qui ne puisse à nouveau être cracké, en somme.

Ensuite, la fragilité de nos métiers de service... La valeur de l'immatériel gonfle sans cesse plus et les données mails prennent une part prépondérante. Pour ceux qui comme moi sont peu geeks et n'ont pas doublé leur données ou ne les ont pas placé dans un coffre fort numérique ou caché dans je ne sais quel cloud, vous vous retrouvez bien démuni lorsque la bise piratesque vient...

Enfin, le virtuel vous rappelle la force de l'humain. Même si ce mail était grossier et à l'évidence que je n'étais pas au Mali aux mains de pirates ou de terroristes avides de rançons, j'ai tout de même reçu plus d'une centaine de messages. Certains amusés, ma mère "si t'as besoin de 5000 balles, n'invente pas une histoire pareille". Ma principale cliente "vous me tutoyiez dans le mail, j'ai su que ça n'était pas vous", beaucoup goguenards ou vachards, il n'empêche que de très nombreuses personnes dont certaines que je n'ai pas vu depuis très très longtemps, se sont manifestés. Pour m'avoir montré que l'extension du domaine de l'indifférence est une marotte pour journalistes, mais pas une réalité, je ne t'en veux même pas, cher pirate. Enfin, recommence pas non plus...

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