16/06/2014
Laissons les déclarations à l'amour, aux droits de l'homme, à l'indépendance ou aux impôts
Valls a raison, la gauche peut mourir. Mais, tout aveuglé par sa fougue, il oublie juste l'identité du fossoyeur : lui même. Jamais le débat n'a été autant biaisé qu'actuellement, jamais nous n'avons autant polarisé notre attention sur des questions de personnes, sans essayer de lire posément deux secondes le cours des choses. Hier, Sapin parlait de "la gauche de pouvoir contre celle de contestation" reprenant les formules creuses du leader de Matignon qui parle lui de "gauche responsable, pragmatique" et je ne sais quels artifices langagiers...
Mais soyons sérieux : la gauche a t'elle déjà eu contre elle les intermittents ? Non. Aillagon, Donnedieu, Douste-Blazy, Léotard, Albanel ou Mitterrand faisaient face à la grogne. Lang et Tasca (Lang a squatté beaucoup la fonction d'où liste courte...) n'ont pas eu ces soucis. Filipetti, si. Cohérence ?
La gauche a t'elle déjà voulu cassé du gréviste ? La même rhétorique que chez les plus ultras des libéraux est en place : on ne prend pas les français en otage, la responsabilité impose la raison...
La gauche a t'elle déjà repris mot pour mot les propositions du MEDEF en termes de baisse de charge ? (Je parle d'un MEDEF réaliste et malin, celui de Parisot ; Gattaz avec ses accents pagnolesques et ses demandes de charges de 100 milliards est à la négociation ce)...
Heureusement que Valls n'a pas les mêmes marges que Fabius il y a 30 ans, sinon il privatiserait en quelques jours... J'ai comme un doute pour l'avenir d'EDF ou d'Areva, voir de la SNCF, à ce rythme là...
Depuis le 1er janvier et le Pacte de Responsabilité, l'accélérateur à droite est enfoncé à fond. La gauche pleure et le manifeste lourdement dans les urnes aux municipales comme aux européennes. Hollande montre sa compréhension en virant Ayrault pour mettre Valls qui lui même enfonce le clou. Quelle belle lecture de l'actualité politique. Mieux, ses boutiquiers ne voient pas le plus simple à lire : le PS a perdu 25 000 membres en deux ans... C'est plus de 15% du total et ce ne sont pas des petits jeunes enrôlés pour la campagne qui n'ont pas rempilé. Sans ça il y aurait eu un pic non constaté en 2012. Non, ce sont des milliers de militants, donc à priori les plus fidèles, qui démissionnent. Ecoeurés. Imaginons que cela se duplique à l'échelle nationale : moins 15%... Ce n'est pas très dur à imaginer, juste croire que les européennes n'étaient pas un accident. Tout ce qu'il reste au PS, c'est l'épouvantail du FN, leur "socialisme ou barbarie". Bon, si c'est Hollande/Le Pen, j'irais aider la République... Si c'est Hollande le Maire, Sarzkozy, Juppé ou consorts, je laisserai l'hologramme de gauche crever en attendant que la vraie revienne...
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