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06/08/2015

L’opinion n’est pas un délit journalistique

L’Opinion est depuis quelques temps dans les revues de presse, mais il s’agit du titre du journal libéral de Nicolas Beytout. Pas l’opinion au sens où les journalistes en émettent une pour agrémenter leurs papiers. Celle si s’étiole de plus en plus jusqu’à disparaître des titres. Les décideurs aiment dire qu’ils vouent un culte au journalisme américain « facts, facts, facts » avec sa précision que la presse française ignore, paraît-il, et se vautre dans l’approximation. Le plus amusant est que les tenants de ce genre de thèses écrivent tous des tribunes qui, sous couvert d’impartialité, sont des brulots contre le droit du travail et la fiscalité redistributive. Facts, facts, facts, my ass…

Récemment, alors que je prête un intérêt mou à l’actualité française vu du Brésil, je suis tombé sur une sortie de Morano de toute atrocité, comme elle sait le faire. Elle explique, en somme, que les malheureux migrants qui sont en France auraient mieux fait de rester chez eux se battre et elle de conclure fièrement « heureusement qu’on a pas fait ça, les Français, en 39-45 ». Comment peut-on se contenter de citer ses propos sans commentaires ? Comment ne pas dire l’insulte immense faite à ces migrants et l’incommensurable ignorance crasse de ce que fut l’attitude des français en 40. Sérieusement ? Nadine, Jean Moulin n’était pas exactement la majorité du genre… Comme partout et comme toujours, peu de vrais héros, peu d’authentiques salauds (collabos zélés) juste une grosse majorité silencieuse qui voudrait bouffer, vivre normalement et que l’horreur s’arrête. Des gens obligés de fuir aussi, en 39, il y en eut légion, obligé de quitter le territoire sous peine de mort certaine. Les migrants actuels ne font pas exception.

Ca n’est pas compliqué de reprendre Morano, sur ce point. Ca ne mérite pas une rubrique « décodage » ou « désintox » ou que sais-je, juste la reprendre à la volée et mettre la pression sur les Républicains pour leur dire qu’un parti de gouvernement ne peut tolérer ce genre de personne dans leurs rangs. Mais les titres se contentent de neutres dépêches et si interview politique il y avait, il reprendrait les propos et demanderait à leur invité s’il assume ou condamne ces mots. C’est trop facile : de même qu’on se cache derrière des marionnettes pour contourner une supposée censure, certains se cachent derrière leurs invités pour livrer leurs flèches. Toute l’année, d’autres propos façon Morano seront distillés et toujours mis en écho par des interviewers et éditocrates qui n’oseront le dire tout le mal qu’il pense de tel ou tel, de peur que le ou la dit, ne vienne plus sur leurs plateaux. Les mêmes éditocrates qui réclament à longueur de journée du « courage » aux dirigeants politiques…

Commentaires

Amen mon ami!
Que quelqu'un la fasse taire par pitié. Je ne supporte plus ses saillies aussi provocantes que teintées d'une xénophobie a peine camouflée. Elle est le chien fou des Républicains. La "gaffeuse" professionnelle, celle qui sort des énormités mais qu'on ne reprend jamais parce que "bon, Morano c'est Morano".
Elle passe pour la fofolle qui dit n'importe quoi mais qui au final distille cette haine que je vomis. Et évidemment personne, surtout pas les journalistes, trop contents qu'on leur serve des petites phrases qu'ils pourront ensuite twitter ou commenter jusqu'à plus soif...
Quoi je deviens cynique?

Écrit par : Titcheur | 07/08/2015

Stay cynical I'm gladly with you !!!

Écrit par : Castor | 07/08/2015

Les commentaires sont fermés.