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10/05/2016

L'étrange concordance des temps dans le BaupinGate

horloge-ancienne-balancier-1870-kesington-station-london-58cm.jpgHarceler n'est pas violer. Harceler en France n'est pas violer aux USA. Deux raisons qui implique l'immédiateté de la sentence dans un cas et la détestable omerta pendant des années dans l'autre. Après tout, lorsqu'il se livrait à ses scabreuses avances en France, DSK n'a jamais eu de démêlés judiciaires... Aussi, pourquoi maintenant et surtout pourquoi tous les journalistes sans exception, femmes ou hommes, s'exonèrent-ils de la sacro-sainte présomption d'innocence ? Cette question est peu soulevée alors même que la temporalité de l'affaire pose question.

L'affaire est donc sortie hier, mais les faits remontent à plusieurs années et les témoignages des victimes sont vieux de plusieurs semaines, voire plusieurs mois selon leurs propres dires notamment ceux de Sandrine Rousseau. France Inter et Médiapart ont sorti l'affaire hier, mais avait prévenu, forcément, quelques personnes. Un peon comme moi, pas vraiment dans les petits papiers d'EELV connaissait l'affaire (sans les détails) depuis quinze jours. Comment imaginer que si pomme savait, les journalistes qui suivaient, l'ignoraient ?

Il y a quelques semaines, également, Denis Baupin a démissionné d'EELV. Son parti historique, son engagement pluri décénnal, alors qu'il n'y avait rien dans l'actualité qui justifiait ce geste : pas de remaniement ou de décision plus anti écolo que d'habitude de la part du gouvernement... On peut sans trop se tromper dire qu'il est parti préparer sa défense, d'ailleurs il avait déjà son avocat hier matin, le sémillant Emmanuel Pierrat. 

Ce matin, la ministre Emmanuelle Cosse, par ailleurs compagne de Denis Baupin, réagit en décrétant qu'il faut que justice soit faite. Vous ne me ferez pas croire que la propre femme de l'accusé ne commence pas par dire qu'il ne faut pas crier au loup si elle n'avait depuis des semaines, les pièces du dossier. 

Cela ne condamne pas définitivement Baupin, mais on voit bien que suite au DSK gate où on avait reproché à tout le landerneau de ne pas avoir dénoncé assez vite, le mundillo voulait pouvoir tomber à bras raccourcis sur un homme qui ne sera pas jugé avant un certain temps, car le harcèlement contrairement au viol, n'implique pas de comparution immédiate. Surtout, à une époque qui réifie la transparence, cette affaire consacre au contraire des arrangements de couloirs digne de "House of cards" ou "Baron Noir" ; pas sûr que cela nous réconcilie beaucoup avec la chose publique...