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13/05/2016

Hé oh, le gouvernement !

original.89633.jpg"Il faut que l'esprit de raison revienne. Je me désole qu'une partie de la gauche ne veut pas accepter ce que signifie le fait de gouverner, d'être aux affaires". Ce bréviaire de l'éthique de responsabilité a été proféré cette semaine par l'ineffable JM le Guen, Secrétaire d'Etat chargé des relations avec le Parlement. Son boulot est donc de fluidifier le dialogue et d'entendre les différentes sensibilités élues au Parlement. Hélas, son esprit d'une faiblesse congénitale, sa croyance démentielle dans le libéralisme (c'est un des derniers thuriféraires de DSK), ne voit qu'une gauche valable : celle de droite. 

Au fond, lors d'une grande primaire de gauche en 2011, leur courant de "pensée" a rassemblé un petit 5% autour de la candidature de Manuel Valls et depuis 2014, ils ont imposé au forceps 99% des lois (le mariage pour Tous était passé, ils ont flingué la loi ALUR de Duflot et sur le reste, n'accablons pas l'ambulance) en sortant à chaque fois une rhétorique si faible qu'elle ne vaudrait pas 06/20 dans un cours de licence : il faut avancer, il faut faire des réformes, il faut vivre avec la modernité, le monde a changé et est dans une concurrence ouverte.... Sur les mots, sur les arguments employés par le gouvernement aujourd'hui, on ne trouve pas un iota de différence avec les ministres du gouvernement Fillon. Réécoutez Woerth sur les retraites, Chatel sur l'école, même brouet libéral tiède. Assumez les gars, vous êtes de droite, vous êtes de droite. 

Mais non, ils ne peuvent pas assumer, ils sont SOCIALISTES. Donc, ils incarnent la justice. Peu importe que tout ce que ce pays compte d'intellectuels de gauche lui répète à longueur de livres, tribunes, colonnes, débats, rapports, qu'ils sont les plus gros sociaux traîtres de l'histoire de France, ils continuent. Pour se boucher les oreilles et ne pas entendre le malaise social, ils agitent maladroitement le chiffon identitaire. C'est bas. Comme ça ne prend pas, ils tentent une grossière manoeuvre de communication qui restera dans les mémoires comme le pire nom d'opération de tous les temps : hé oh la gauche. Sous-titre : arrêtez de nous taper dessus, on a fait beaucoup de bien. Les bras vous en tombe, tout de même. Parce que la kermesse reconnaît quelques "écarts" avec le programme de 2012, mais a claqué un argument massue : il y a plus de promesses tenues que de non tenues. Hé la tu te dis : arithmétiquement en surface, certes. Mais un cheval/une alouette, tout de même. Vient l'envie de répliquer : hé oh le gouvernement ? Des bouts de chandelles accordés dans la lutte contre l'inégalité territoriale et une prime de dernière minute aux profs du primaire = 2. Le Pacte de Responsabilité et ses 41 milliards (relire le chiffre...) d'allègements fiscaux et le torpillage en règle des départements = 1....

Alors oui, vu comme ça, la loi El Khomri, la loi Macron, la loi Renseignement, Fessenheim et toute la trahison du nucléaire, l'absence de séparation des banques de dépôt et de marchés, l'oubli des centaines de milliers d'emploi dans les énergies renouvelables. On peut dire que ça fait 7.... On doit bien pouvoir trouver 7 promesses naines qui ont été appliquées comme 7 fléaux, 7 plaies de France. Peut être même une 8ème demie avancée qu'on voudrait faire passer comme un 8ème merveille... Il paraît que la loi Numérique a été fort bien co construite : elle souligne surtout que les français vont sur l'Internet. Ils se renseignent. Faudrait voir, peut être, à ne pas les prendre pour des cons au-delà du raisonnable. Bornes qui ont été depuis très longtemps outrepassées...